UN GROUPE d'endocrinologues dirigé par le Pr Philippe Touraine (hôpital Pitié-Salpêtrière), en collaboration avec l'équipe du Dr Vincent Goffin (INSERM U845 « Croissance et signalisation ») vient d'identifier la première mutation du gène du récepteur de la prolactine chez des patientes atteintes d'une forme de fibroadénomes multiples du sein. Les 100 femmes de l'étude présentaient à un moment donné de trois à cinq – et jusqu'à dix pour certaines – nodules solides du sein. Ces nodules non cancéreux, très fréquents dans leur forme unique, sont parfois susceptibles de favoriser la survenue ultérieure de cancers.
Le récepteur à la prolactine devient actif en permanence.
En raison de leur origine multifactorielle, il est essentiel d'en connaître les mécanismes de transformation pathologique et en particulier le rôle des hormones en fonction du terrain génétique préexistant.
L'étude met en évidence pour la première fois une mutation génétique d'un récepteur hormonal chez 6 % des femmes atteintes de formes multiples incluses dans l'étude contre aucune chez les 170 témoins appariés. Cette mutation rend le récepteur à la prolactine actif en permanence, ce qui induit une stimulation permanente de la croissance de la cellule. L'hyperactivation du récepteur à la prolactine pourrait expliquer, du moins en partie, le phénomène tumoral.
Pour le Pr Philippe Touraine, «il est désormais important de savoir si cette anomalie représente en soi un nouveau marqueur dans d'autres pathologies mammaires comme le cancer du sien et si certaines nouvelles molécules en cours de développement pourraient être utilisées afin de freiner ce développement tumoral excessif».
« Proc Natl Acad Sci USA », édition avancée en ligne.
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