Violences conjugales

Des films pour en parler

Publié le 08/03/2007

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UNE FEMME SUR 10 est victime de violences dans son couple et, tous les 3 jours, l'une d'entre elles en meurt, rappellent 10 courts métrages, qu'on a pu voir en décembre sur Arte et qui seront diffusés prochainement dans les salles de cinéma. Produits par les Films du Poisson avec l'aide d'Arte, de RFO, de TV5Monde et de LCP-Assemblée nationale, ils sont signés Emmanuelle Millet, Zabou Breitman, Coline Serreau, Patrice Leconte, Brigitte Roüan, Lorraine Lévy, Laurence Ferreira Barbosa, Paul et Michel Boujenah, Paolo Trotta et Bruno Podalydès. Crâne enfoncé, membres brisés, peau lacérée : les images chocs ne manquent pas. « En parler, c'est déjà agir », affirme un slogan. « Ecchymoses multiples, fracture du nez, bris de verre dans les yeux : la victime portait des lunettes (...) ; elle a heurté l'angle d'un meuble (...), traînée jusqu'à la chambre à coucher, ongles retournés, elle a tenté de s'accrocher à tout », détaille le médecin légiste dans le spot de Laurence Ferreira Barbosa. Brigitte Roüan, elle, réussit à glisser une note d'humour. Un homme gifle à toute volée sa compagne qui a oublié « d'acheter des piles pour la télécommande de la TV », tandis qu'un chimpanzé ayant assisté à la scène se lève du canapé et change de chaîne. « Même les grands singes ne battent pas leur femelle », commente la cinéaste, citant un primatologue.
Emmanuelle Millet fait apparaître un fœtus baignant dans le liquide amniotique, alors que retentit, étouffée, la voix du père : « Princesse, t'étais où ce matin ?», puis les claques et les horions pleuvent. Le cœur de la mère bat en accéléré et le bébé semble vouloir crier de terreur.
L'idée de ces SOS filmés, de une à quatre minutes, a germé dans la tête d'Emmanuelle Millet. C'était après la disparition de Marie Trintignant, battue à mort en juillet 2003 par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat, condamné à huit ans de prison.