Elles miment les cassures de l’ADN pour faire croire aux cellules tumorales qu’elles sont endommagées à un point tel qu’elles ont intérêt à se suicider : les molécules Dbait, qui ont tout de faussaires, ont pour objectif de booster la radiothérapie.
Fruits des recherches de l’équipe de Marie Dutreix (CNRS) à l’institut Curie, ces molécules ont l’objet d’un essai clinique de phase I chez des patients atteints d’un mélanome de la peau. De quoi s’agit-il ?
Quand une cellule est victime d’une cassure de son matériel génétique, elle dispose du matériel nécessaire pour faires les réparations. Mais si les lésions sont trop importantes, la cellule peut opter pour le suicide. Dès lors, peut-on pousser une cellule cancéreuse au suicide en lui faisant croire qu’elle est plus atteinte qu’elle ne l’est réellement ? C’est tout l’objectif des molécules Dbait confectionnées par l’équipe de Marie Dutreix. « Tels des faussaires, les Dbait font croire aux cellules traitées par radiothérapie que le nombre de dommages auxquels elles doivent faire face est beaucoup plus élevé que dans la réalité. Par conséquent, les cellules tumorales s’autodétruisent », explique Marie Dutreix.
Les Dbait font l’objet d’un essai clinique multicentrique de phase I, coordonné par Christophe Le Tourneau (Institut Curie) et financé par DNA Therapeutics. « Les premiers patients atteints d’un mélanome de la peau avec des métastases cutanées qui ont pu bénéficier de l’association des molécules Dbait et de la radiothérapie ont très bien toléré le traitement, explique le spécialiste. Une réponse au traitement a été observée chez les patients traités par l’association Dbait plus radiothérapie mais il est encore trop tôt pour préciser le rôle des molécules Dbait à côté de celui de la radiothérapie. »
Par ailleurs, cet essai confirme que les Dbait agissent spécifiquement sur les cellules tumorales et qu’il n’y a pas de radiosensibilisation au niveau de la peau saine. L’essai se poursuit pour déterminer la dose optimale des molécules Dbait à utiliser.
Les autres objectifs de l’essai sont d’évaluer la pharmacodynamique des molécules Dbait, leur capacité à réduire la surface tumorale et leurs effets secondaires. La durée de la réponse au traitement sera évaluée 3, 6, 9 et 12 mois après la première injection de Dbait.
Communiqué DNA Therapeutics et Institut Cure.
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