CONFERENCES, débats, ateliers interactifs auront lieu le samedi 23 octobre dans 13 villes de France* à l'occasion de la Journée mondiale de l'ostéoporose. Pour la deuxième année, le Grio (Groupe de recherche et d'information sur l'ostéoporose) organise l'Action nationale contre l'ostéoporose pour mieux faire connaître une maladie qui touche 40 % des femmes à 65 ans, et surtout ses conséquences et les moyens de les prévenir ou de les traiter. Une journée organisée en partenariat avec des laboratoires (Alliance, Lilly, MSD-Chibret, Pierre Fabre, Servier) et sous l'égide de l'IOF (International Osteoporosis Foundation).
Car les connaissances des Françaises en la matière restent encore parcellaires, comme le montre un sondage réalisé par Louis Harris**. L'ostéoporose est reconnue comme une maladie par deux femmes sur trois, mais 33 % des femmes non ménopausées et 27 % de celles qui sont ménopausées ne la voient que comme une conséquence inévitable du vieillissement. Le lien entre ostéoporose et fracture du col du fémur est connu par la majorité (74 et 71 %), de même pour la fracture du poignet (64 et 65 %). La corrélation avec le tassement de la colonne vertébrale est moins souvent perçue (44 et 48 %). Or, si l'on recense chaque année 50 000 fractures de l'extrémité supérieure du fémur et 35 000 fractures du poignet liées à l'ostéoporose, on compte aussi plus de 50 000 fractures vertébrales.
La gêne fonctionnelle et le handicap liés aux fractures vertébrales, démontrés dans les études épidémiologiques, sont ignorés de nombre de femmes interrogées, qui placent pourtant la marche difficile au premier rang des changements dans l'apparence qui les inquiètent le plus (loin devant le dos rond et les rides) : plus des trois quarts pensent qu'en cas d'ostéoporose elles pourraient se fracturer un os (89 et 76 %), mais la moitié seulement qu'elles pourraient devenir invalides (46 et 56 %) et qu'elles pourraient se tasser une vertèbre (51 et 48 %). Une sur dix juge qu'elle pourrait en mourir (10 et 12 %).
Les traitements mal connus.
Boire du lait et faire de l'exercice : les mesures hygiénodiététiques de prévention sont connues de près de deux femmes sur trois et la moitié cite les comprimés de calcium. Les possibilités de traitement sont en revanche souvent ignorées. L'enquête, commente le Pr Christian Roux, président du Grio, « illustre donc la nécessité d'informer à propos de l'efficacité des traitements, qui justifie la sélection des patients pouvant en bénéficier ». La fiche d'information sur l'ostéoporose que publie pour la circonstance la Sofcot (Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique) décrit notamment les trois grandes catégories de médicaments s'opposant à la destruction osseuse : l'estrogénothérapie, les biphosphonates et les Serms (Selective Estrogen Receptor Modulator).
Les ateliers organisés samedi « pour une meilleure santé osseuse » s'y emploieront. C'est un parcours éducatif que suivront les participant(e)s : après avoir rempli un questionnaire sur les facteurs de risque et un questionnaire alimentaire calcique, ils passeront sous la toise (pour déceler une baisse éventuelle de leur taille), puis découvriront la Maison de Mamie (une maison miniature pour mettre en évidence les nombreux risques de chute), les exercices physiques adaptés à la prévention, les moyens de mesurer la densité osseuse, les aliments riches en calcium... Et après des exercices et le jeu des 1 000 mg (construire un repas anti-ostéoporose en tirant au sort des cartes aliments), et s'ils (elles) répondent correctement à trois questions, ils (elles) recevront leur diplôme de bonne santé osseuse.
* Amiens, Lille, Le Touquet, Paris, Poitiers, Nantes, Nancy, Mulhouse, Lyon, Saint-Etienne, Nice, Montpellier, Biarritz. Renseignements : tél. 0.800.800.188, www.grio.org.
** Echantillon représentatif de 252 femmes âgées de 40 à 75 ans, interrogées par téléphone du 6 au 9 juillet.
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