En période nocturne, l’étude présentée par Hood Thabit (Cambridge) (1) a été menée chez 24 adultes DT1, âge moyen 43 ± 12, HbA1c 8,1 ± 0,8 %, ancienneté du diabète 29 ± 11 ans, ancienneté du traitement par pompe 6,3 ± 4,4 ans. Ces patients ont porté d’abord un holter glycémique masqué, pendant la période de run-in (2–4 semaines), afin d’évaluer leur observance au traitement. Ils ont ensuite été randomisés en deux bras selon un protocole en cross-over pour une période de 2 X 4 semaines (évaluation nocturne durant 8 heures : BF nocturne pendant 4 semaines, puis BO nocturne pendant 4 semaines ; ou l’inverse).
Le temps passé dans l’objectif [70 – 144] mg/dl s’améliorait de façon significative en BF nocturne par rapport à la BO nocturne : 53 % vs 39 % ; p ‹ 0,001. Mais le niveau glycémique moyen était plus bas en BF (148 ± 16 mg/dl vs 162 ± 18 mg/dl ; p = 0,005), tout comme le niveau glycémique le lendemain à 7 heures (130 ± 16 mg/dl vs 158 ± 22 mg/dl ; p = 0,005). Pour autant, le temps passé en hypoglycémie n’était pas supérieur en BF vs BO : 1,8 % versus 2,1 %, p = 0,28.
La BF nocturne pendant 4 semaines sans surveillance est donc désormais réalisable dans des conditions de sécurité acceptables. Cependant, des progrès techniques sont encore nécessaires pour améliorer la connexion entre les différents éléments du système. Ces patients se sont par ailleurs révélés dans l’ensemble très satisfaits et enthousiastes quant à l’utilisation de la BF et 16/18 l’auraient ainsi recommandée.
Des améliorations pratiques possibles
L’évaluation sur le plan psychologique (2), réalisée chez 18 de ces patients est revenue plutôt positive : réassurance et diminution de l’anxiété (n = 8), meilleur sommeil (n = 6) et ce, en plus de l’amélioration du contrôle glycémique (n = 12). Toutefois, s’ils étaient confiants dans les perspectives qu’offrait cette technologie, ils jugeaient que des progrès pouvaient encore être réalisés au niveau du confort de vie : le côté intrusif des alarmes a ainsi été évoqué (n = 14) et, sur le plan technique, la courte durée de vie de la batterie, les problèmes de connectivite et les difficultés de calibrage (n = 18), sans compter la taille de l’équipement (n = 8).
Jour et nuit
Lalantha Leelarathna (Cambridge) (3) a testé le même système de BO versus BF en ambulatoire dans le cadre du consortium AP@home, selon le même protocole mais pendant 1 semaine entière (nuit + jour), avec 1 semaine de BF puis 1 semaine de BO (ou l’inverse). L’évaluation a été conduite chez 17 patients DT1 adultes et les résultats sont comparables : plus de temps passé dans l’objectif en BF versus BO – 75 vs 63 % ; p = 0,006 et ce, de jour comme de nuit – niveau glycémique moindre (146 ± 18 vs 159 ± 18 mg/dl). Cependant, là encore, le temps passé en hypoglycémie n’était pas supérieur : 3,7 % vs 5,0 % ; p = 0,34. Une étude durant 3 mois et parmi une plus large population de patients est désormais envisagée (30 patients).
(1) Thabit H et al. 233-OR
(2) Bernard KD et al. 774-P
(3) Leelarathna L et al. 235-OR
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