À Besançon, les tuteurs des étudiants de P1 agissent aussi en amont, dans les lycées, afin de sensibiliser les jeunes aux formations médicales. Et en aval, une commission à laquelle les étudiants participent vient en aide aux étudiants en difficulté. Des missions que les carabins prennent très à cœur…
« Nous souhaitons que les étudiants soient partie prenante dans leur formation et nous plaçons leur réussite en tête de nos préoccupations », souligne le Pr Emmanuel Samain. Depuis quelques années, l’équipe pédagogique essaie d’impliquer de plus en plus les étudiants dans leur formation. « Désormais, lors du conseil de l’UFR, nous faisons un point avec eux en amont et nous ajoutons ensuite à l’ordre du jour les sujets qu’ils proposent. Ils sont très matures et sont souvent force de proposition », relève le Pr Macha Woronoff-Lemsi, vice-doyenne de pharmacie. De leur côté, les étudiants œuvrent également pour faciliter la réussite de leurs camarades, notamment en première année. Et cela commence dès le lycée. « Nous rendons visite aux lycéens afin de leur présenter la première année de façon concrète, de détruire les clichés, mais aussi de leur parler de la suite des études, raconte Bastien Poirson, étudiant en 3e année de médecine et responsable du tutorat. Souvent, ils pensent que la première année est la plus difficile et que le reste des études est facile, ce qui est faux ! » Les 30 tuteurs ont ainsi rendu visite à 22 lycées de toute la région l’an dernier.
Commission d’aide et d’orientation
En parallèle, comme dans beaucoup de facultés de médecine, ils organisent un tutorat gratuit pour les étudiants en première année. « Nous sommes bien soutenus par la fac, qui nous offre notamment un budget illimité pour les photocopies », note Bastien Poirson. Au premier semestre, 800 étudiants se sont inscrits au tutorat et lors du concours blanc organisé en fin de semestre, près de 1 000 ont participé. « Depuis janvier nous proposons un classement anonyme des étudiants, ce qui leur permet de se positionner par rapport aux autres. C’est assez représentatif. Nous avons constaté que 90 % de ceux qui étaient reçus au partiel blanc étaient reçus au concours. »
Et pour ceux qui rencontreraient malgré tout des difficultés, en première année ou plus tard, une Commission d’aide et d’orientation pour les étudiants (CAOE) a été créé depuis deux ans. « Elle est destinée à détecter les situations à risque de mal-être chez les étudiants, de la première année à la fin de leurs études. Il peut s’agir d’échec scolaire, mais aussi de conflits familiaux, ou encore de l’interne qui fait un burn out par exemple », explique Antonin Michaud, étudiant en 4e année de médecine et membre de cette commission. Elle peut être saisie par les étudiants qui en sont membres, par un professeur, ou par l’étudiant en difficulté lui-même. « Nous lui proposons alors une solution adaptée, que ce soit un accompagnement universitaire, un soutien psychologique ou l’orientation vers une structure médicale », poursuit Antonin. Il cite l’exemple d’un étudiant qui a eu les vivres coupés par ses parents. « La commission est intervenue pour lui trouver des aides financières. » Ou d’un autre qui ne parvenait pas à passer sa deuxième année et redoublait constamment. « En réalité, ce sont ses parents qui voulaient qu’il fasse médecine. Il est parti en DUT ailleurs et il est désormais major de sa promotion. » Actuellement, une trentaine de dossiers sont suivis par la commission. « Nous assurons un suivi pendant le temps nécessaire pour que l’étudiant aille mieux. Cela débouche souvent sur des succès », assure Antonin. Enfin, depuis l’année dernière, les étudiants peuvent évaluer les enseignements. Une enquête annuelle a été proposée et a recueilli 850 réponses. « Pour nous, c’est un outil d’amélioration puissant », estime le Pr Samain. Et pour les étudiants, cela permet de « pointer du doigt les principaux problèmes » afin de proposer ensuite des solutions. Pour Léa Descourvières, étudiante en 3e année et représentante des étudiants au conseil de gestion de l’UFR, « notre rôle est clé car on permet à l’administration d’obtenir une vision des choses qu’ils n’ont pas forcément car ils ne sont pas à la place des étudiants ».
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