Une étude randomisée (1) en double insu, conduite dans le delta du Mékong au Vietnam, a évalué le nouveau vaccin antityphoïdique, conjugué Vi-rEPA, chez des enfants âgés de 2 à 5 ans. Ce nouveau vaccin conjugue le polysaccharide Vi à l'exotoxine A recombinante non toxique de Pseudomonas æruginosa. A la suite de deux injections à 6 semaines d'intervalle, l'efficacité du vaccin durant le suivi de 27 mois a été de 91,5 % , une seule dose conférant une protection de 88 % durant cette même période. Il devrait apporter une protection d'au moins 92 % chez les enfants de plus de 5 ans et chez les adultes. Le succès de ce vaccin chez les nourrissons de moins de 9 mois pourrait aboutir à son incorporation dans le calendrier vaccinal recommandé par l'OMS pour les nourrissons dans les zones endémiques.
Vaccination jusqu'alors considérée comme l'une des mieux tolérées parmi les vaccins à virus vivants atténués, la vaccination contre la fièvre jaune (2) génère des complications parfois mortelles. Les cas brésiliens et australiens décrits sont semblables à des fièvres jaunes transmises par des souches sauvages, les cas américains, quant à eux, semblent plutôt être un nouveau syndrome postvaccinal. Cette hétérogénéité clinique incite à mener des recherches sur la physiopathologie de la maladie pour savoir quelles sont les bases de l'atténuation des souches vaccinales et quels sont les facteurs de risque individuels de sensibilisation à la vaccination. Malgré la sévérité des réactions postvaccinales décrites, les épidémiologistes ne remettent pas en question cette vaccination dans les zones d'endémie ou d'épidémie où elle engendre une séroconversion de 95 %, durable au minimum 30 ans.
Avec un taux d'immunisation de 85 % et de protection contre une forme sévère de 97 % de l'infection, le vaccin vivant atténué contre la varicelle confirme largement son efficacité dans une étude cas-témoins (3) dirigée par le Dr Marietta Vazquez (Connecticut, Etats-Unis). Les enfants étaient appariés en fonction de l'âge et des pratiques pédiatriques (vaccination ou pas) pendant trois ans, de 1997 à 2000.
Depuis 1995 aux Etats-Unis, le vaccin antivaricelleux peut être pratiqué chez toutes les personnes susceptibles de contracter la maladie, alors qu'il reste réservé aux sujets à risque d'infection sévère dans un grand nombre de pays. L'étude du Dr Vazquez confirme son efficacité dans des conditions cliniques bien réelles.
(1)« New England Journal of Medicine », 2001, pp. 1263 et 1322.
(2) « The Lancet », vol. 358, 2001, pp. 84-85, 91-97, 98-104, et 121-122.
(3) «New England Journal of Medicine », vol. 344 ; n° 13, 2001 et l' éditorial.
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