Rapport de l'Observatoire des prisons

Des entraves à la santé

Publié le 25/10/2005

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L'OBSERVATOIRE international des prisons (OIP) fait état pour la France, dans son rapport 2005, de « conditions d'hygiène déplorables » et d' « entraves répétées à la mise en œuvre des politiques de santé publique », de « secret médical bafoué, d'extractions annulées et de contraintes sécuritaires disproportionnées » en milieu pénitentiaire.
Entre autres exemples, le cas d'un prisonnier de la maison d'arrêt d'Osny, dans le Val-d'Oise, qui, dans la nuit du 8 au 9 juillet 2003, « s'est déboîté une épaule lors d'une crise d'épilepsie ». « Malgré les appels de son codétenu, il est resté sans soins jusqu'à l'ouverture des portes le lendemain matin », dénonce le rapport.
Il met aussi en cause le dispositif de soins psychiatriques : « Inadapté et déficient, (il) peine à assurer une prise en charge de la maladie mentale. » Une personne incarcérée en mars 2001, dont l'état de santé nécessitait une surveillance psychiatrique, a été transférée plus de quatorze fois en trois ans et « aucun suivi n'a pu être mis en place du fait de la brièveté de ses passages dans les établissements pénitentiaires ».
L'OIP déplore que la préparation des détenus à leur sortie se fasse « a minima » et ne soit pas « au cœur du système carcéral ». « La prison demeure un facteur de précarisation sociale et, partant, de récidive », affirme l'organisation non gouvernementale. « Pour que le processus de réinsertion fonctionne, ce n'est pas le GPS (bracelet électronique) qui manque, ajoute-t-elle, mais les aménagements de peine, l'insertion professionnelle, les dispositifs assurant une continuité de soins après la sortie ou un suivi psychiatrique. »