L'EQUIPE italienne de Mercedes Fernandez et coll. (Bologne et Rome) travaille dans la SEP en considérant l'aspect de l'échec de la remyélinisation. Il existe plusieurs explications spéculatives à cet échec : un recrutement insuffisant des précurseurs cellulaires des oligodendrocytes (OPC) ; une non-réceptivité des axones à la remyélinisation ; un défaut dans le microenvironnement portant sur les facteurs de croissance et les molécules d'adhésion. Dans les phases précoces de la SEP, alors que la démyélinisation n'est pas encore survenue, les oligodendrocytes sont en nombre plus élevés que par la suite. Une hypothèse s'ajoute donc aux précédentes : les OPC sont incapables de se transformer en oligodendrocytes lors de la phase chronique de la maladie.
Un grand nombre d'équipes s'intéresse à ce sujet et beaucoup d'études sont en cours pour tenter d'identifier les facteurs impliqués dans la différenciation des OPC.
On considère que le processus de remyélinisation répète celui de la myélinisation au cours du développement du système nerveux central. Et que, de ce fait, les facteurs clés qui affectent la maturation au cours du développement des OPC pour faire des oligodendrocytes myélinisants devraient également être favorables à la remyélinisation du SNC adulte.
On sait que l'hormone thyroïdienne T4 est recrutée par les OPC pour permettre le déroulement chronologique de différenciation et de maturation.
Démyélinisation et évolution rémittente.
Fernandez et coll. ont utilisé un modèle expérimental de démyélinisation chronique chez des rats (encéphalite allergique), modèle le plus classiquement utilisé dans la SEP. Ces animaux développent une maladie sévère et prolongée, comportant deux caractères de la SEP : le démyélinisation et l'évolution rémittente.
Leur travail porte sur l'effet de la T4. Des résultats précédents avaient montré que son administration durant la phase aiguë de l'encéphalite allergique expérimentale permettait de canaliser les OPC et les progéniteurs vers les lignées oligodendrocytaires. Mais ils avaient été obtenus pendant la phase aiguë de la maladie chez des rats qui ne développent que des démyélinisations clairsemées.
Dans cette dernière étude, les résultats sont trouvés chez des animaux ayant une forme ressemblant davantage à la forme chronique humaine.
L'hormone thyroïdienne a été administrée pendant la phase aiguë de la maladie du rat. Ce qui montre : une augmentation de l'expression d'un récepteur de facteur de croissance ; un effet sur l'ARNm de la protéine de base de la myéline, dont la présence est augmentée ; un assemblage cohérent des couches de myéline???.
On peut supposer que les signes discrets d'altération de la fonction thyroïdienne observés chez des patients ayant une SEP pourraient participer au déclin des tentatives de remyélinisation, indiquent les auteurs.
« Proc. Natl. Acad. Sci. », édition avancée en ligne.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature