LE TRAITEMENT classique de huit à dix jours de la cystite est obsolète dans la majorité des cas. Avec l'antibiotique adapté, une fluoroquinolone, un traitement de trois jours est amplement suffisant. Il ne faut cependant pas oublier le traitement monodose avec la fosfomycine trométamol ni certains antibiotiques, injustement délaissés, tels que le sulfaméthoxazole-triméthoprime (Bactrim) prescrit durant sept jours ou la nitrofurantoïne (Furadantine) sept jours également. Cependant, compte tenu du taux de résistance du collibacille au sulfaméthoxazole-triméthoprime comme à l'amoxicilline, la prescription de Bactrim ne peut être envisagée que sur les résultats d'une culture.
Pyélonéphrite aiguë simple : sept jours de traitement
Pour les pyléonéphrites aiguës simples, sans facteur compliquant, qui sont l'apanage de la femme jeune en période d'activité génitale, un traitement de sept jours par fluoroquinolone systémique est suffisant (les traitements par fluoroquinolone per os ou I.V. sont identiques). Le traitement classique de sept jours est complètement obsolète et, sauf en cas de troubles digestifs associés, l'hospitalisation d'une pyélonéphrite simple ne se justifie plus.
Pour les pyélonéphrites compliquées, une bithérapie de deux ou trois jours, et non plus de cinq à sept jours, peut être indiquée jusqu'à obtention de l'apyrexie, à condition, bien entendu, d'y associer la prise en charge du facteur compliquant (calcul, obstacle...). La durée du traitement antibiotique est, a priori, plus longue que pour une pyélonéphrite simple et dépend du traitement du facteur compliquant.
Empirisme et prostatite
La durée du traitement d'une prostatite aiguë reste toujours imprécise : trois semaines paraissent être un minimum, mais il n'est pas certain que le traitement doive être poursuivi plus longtemps. Nous n'avons aucune étude prospective qui permette de fixer cette durée de traitement. En ce qui concerne la prostatite chronique infectieuse, l'antibiothérapie ne devrait plus se faire à l'aveugle mais après la mise en évidence d'un germe qui repose sur la pratique de l'épreuve de Meares et Stamey. Là encore, la durée du traitement est fixée de façon totalement empirique et quatre semaines sont, en général, retenues.
Bactériurie de la femme
âgée : abstention
Plus de 20 % des femmes à partir de l'âge de 80 ans, présentent une bactériurie : elle ne nécessite ni Ecbu, ni traitement. Quand une femme de
80 ans est admise aux urgences avec une température à 40°, un Ecbu est généralement pratiqué. Or, le germe très souvent retrouvé dans les urines n'est, en fait, responsable de la fièvre que dans 10 % des cas.
Les infections urinaires nosocomiales sur sonde ne constituent pas, non plus, une indication de traitement, en l'absence d'uns symptomatologie clinique directement rattachable à cette infection.
La pratique de l'antibioprophylaxie en urologie repose sur des règles strictes même si elles évoluent en fonction des études successives : l'antibioprophylaxie doit être préopératoire, ne pas durer plus de
vingt-quatre heures même si un drain ou une sonde est laissé en place, n'utiliser qu'un seul antibiotique qui est choisi en fonction du type d'intervention, du patient et de l'environnement.
L'antibiothérapie de couverture est définitivement abandonnée.
*Hôpital Foch, Suresnes
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