L'ASSOCIATION risque d'être plutôt délétère. Selon des études menées invitro et chez l'animal, une supplémentation en vitamine C pourrait diminuer l'efficacité d'une chimiothérapie. Cette notion était déjà dans l'air, explique le Dr Heaney (Philadelphie). Elle était attribuée à l'effet antioxydant de la vitamine sur les chimiothérapies qui agissent notamment en produisant des radicaux libres.
Afin de vérifier cette hypothèse, l'équipe américaine a testé diverses chimiothérapies (productrices ou non de radicaux libres) en les mettant au contact de cellules cancéreuses prétraitées, par le dérivé intracellulaire de la vitamine C, l'acide déhydroascorbique (DHA). Quelle que soit la chimiothérapie, de 30 à 70 % des cellules prétraitées ont résisté au traitement.
Un test similaire a été réalisé sur des souris chez qui des cellules cancéreuses ont été greffées. Chez les rongeurs prétraités par vitamine C, les tumeurs ont progressé plus rapidement.
En cherchant à comprendre les mécanismes impliqués, les chercheurs ont éliminé l'hypothèse antioxydante, pour se tourner vers les mitochondries. La vitamine C les protège des lésions dues au processus cancéreux, ce qui prévient l'envoi d'un signal d'apoptose par les mitochondries lésées. Les cellules tumorales survivent donc.
Le microenvironnement tumoral, expliquent les auteurs, favorise la transformation de vitamine C dans sa forme absorbable par la cellule, le DHA. Une fois inclus dans la cellule, le DHA se convertit à nouveau en vitamine C qui, séquestrée dans la cellule, peut la protéger.
« Cancer Research », 1er octobre 2008.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature