L'ORGANISATION de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe trente pays parmi les plus riches de la planète, vient de publier son panorama de la santé 2007 (1).
L'étude, graphiques à l'appui, compare l'état de santé des habitants de l'OCDE et la performance des différents systèmes de santé.
Plusieurs enseignements sont délivrés. On apprend notamment que les dépenses de santé sont aux trois quarts financées par une source publique (il s'agit là d'une moyenne dans les pays de l'OCDE). Cette part était la même en 1990, ce qui permet de tordre le cou à une idée répandue : «On n'assiste pas à une privatisation du financement de la santé», affirme l'OCDE. La part des dépenses publiques a même augmenté dans certains pays, notamment aux Etats-Unis et en Suisse.
Autre élément intéressant : c'est en France qu'on met le moins la main au porte-monnaie pour se faire soigner. «La part des dépenses financées directement par les ménages en France est la plus faible (7 %) dans l'ensemble des pays de l'OCDE.» A cela près qu'il faut tout de même payer les assurances complémentaires. Les futures franchises sur les soins devraient augmenter les contributions directes des ménages, «mais cette part restera en deçà de la moyenne de l'OCDE», précise le panorama.
La France, et ce n'est pas une surprise, se distingue également par sa consommation de médicaments, la plus forte au sein de l'OCDE. Dans tous les pays, les dépenses pharmaceutiques augmentent plus vite que les dépenses de santé, lesquelles continuent de progresser plus rapidement que l'économie. En proie à des difficultés de financement croissantes, les pays membres de l'OCDE se rassureront avec ce chapitre de l'étude qui démontre que la qualité des soins, elle aussi, progresse. Ainsi, seulement 10 % des personnes hospitalisées à la suite d'une crise cardiaque meurent dans les trente jours, contre 20 % dans les années 1980. La proportion est la même après un accident vasculaire cérébral, alors qu'elle était plus élevée il y a vingt ans. Pour l'OCDE, c'est bien la preuve que les avancées en matière de diagnostic et de traitements sont utiles.
Une ombre au tableau : la prévention et la gestion des maladies chroniques sont insuffisamment développées. Ainsi, à peine plus de la moitié des diabétiques de l'OCDE bénéficient d'un examen annuel des yeux (mauvaise élève, la France se situe au-dessous de cette moyenne déjà très basse). Le panorama de l'OCDE montre aussi le rôle de la coordination des soins dans l'efficacité des prises en charge.
Au final, aucune palme n'est décernée. «La performance des pays varie d'un indicateur à l'autre», conclut l'OCDE, pour qui «aucun pays ne fait mieux que tous les autres sur l'ensemble des indicateurs».
(1) « Le Panorama de la santé 2007 - les indicateurs de l'OCDE » est disponible en anglais dans sa version intégrale (200 pages) sur www.oecd.org.
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