CE MARDI 21 septembre paraît en France, et simultanément dans une dizaine de pays, « Même le silence a une fin », le livre dans lequel la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt raconte ses six années et demie de détention par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC. Des confessions qui, contrairement à celles d’autres otages, se sont fait attendre longtemps, puisqu’elle a été libérée le 2 juillet 2008. Ce n’est pas sans raisons.
Si elle a été admirée pendant le temps de sa captivité, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle en Colombie a vu sa cote de popularité fortement décroître depuis. Elle a non seulement été dépeinte sous un jour peu glorieux dans les livres qu’ont publiés ses anciens compagnons de détention, mais elle a été aussi taxée d’ingratitude par son ex-mari Juan Carlos Lecompte et par les comités de soutien, tandis que sa demande d’indemnisation aux autorités colombiennes – à laquelle elle a finalement renoncé – a fait scandale cet été.
Ce lourd passif n’a pas empêché les éditions Gallimard de tabler sur le succès commercial du livre, tiré d’emblée à 70 000 exemplaires. Alors même qu’Ingrid Betancourt met en avant son « ambition d’écrire une œuvre littéraire ». On sait ainsi qu’elle s’est isolée durant une année pour écrire, à la main et directement en français, et que pour arriver aux 690 pages actuelles de l’ouvrage, il lui a fallu supprimer des redites ainsi qu’un certain nombre d’hispanismes. « Mais il n’était pas question de réécrire à sa place ou de lui imposer des retouches », assure son éditeur. Lequel ajoute : « Plus j’entrais dans le détail, plus j’éprouvais de l’estime pour cette femme. Ce n’est certainement pas une sainte. Elle a des défauts mais aussi une grandeur d’âme et une force admirables. J’ai lu ce livre comme un grand récité concentrationnaire qui pose des questions essentielles sur l’humanité ».
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