D ES chercheurs américains du secteur privé ont reconnu publiquement, pour la première fois, avoir créé des embryons humains à seule fin de récupérer leurs cellules souches.
Dans la revue « Fertility and Sterility » parue le 11 juillet, ces scientifiques de l'institut Jones pour la médecine reproductive (à Norfolk, Virginie) affirment avoir fertilisé in vitro des ovocytes avec du sperme pour créer des embryons. Ces produits humains ont été donnés par des donneurs anonymes. Parvenus en cinq à six jours au stade de blastocyte, ces embryons humains ont été démantelés pour pouvoir en extraire des cellules souches, cultivées ensuite en laboratoire. Les cellules souches, qui pourraient permettre de guérir des maladies aujourd'hui incurables, ont été isolées en 1998. Mais, jusqu'à présent, leur extraction était effectuée à partir d'embryons congelés surnuméraires. « Nous avons examiné de nombreuses questions éthiques avant de commencer cette étude et notre objectif était de nous assurer que les donneurs d'ovocytes et de sperme comprenaient bien la nature et le but de nos recherches avant d'y participer », ont précisé les chercheurs.
Cette annonce survient au moment où le président George W. Bush s'apprête à annoncer une décision sur un éventuel financement public de la recherche médicale sur les cellules souches embryonnaires. En Allemagne, la ministre de la Formation et de la Recherche, Edelgard Bulmah, a jugé cette pratique « irresponsable » et dénoncé la « double morale » en vigueur aux Etats-Unis avec les expériences auxquelles peut se livrer le secteur privé, qui dispose des fonds nécessaires, contrairement au secteur public. Le débat divise la classe politique allemande car la loi prohibe la création d'embryons, mais n'interdit pas l'importation de cellules souches ainsi obtenues.
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