À Paris (700 manifestants selon les organisateurs), mais aussi à Rennes, Périgueux, Marseille, Lille… des sages-femmes, puéricultrices, éducatrices ou encore psychologues ont rejoint ce jeudi en nombre les médecins de PMI en colère. Objectif : obtenir des mesures d’urgence pour assurer l’avenir de la protection maternelle et infantile.
« Dans beaucoup de départements, les PMI ne fonctionnent plus qu’avec des équipes réduites de moitié alors que nous faisons face à des situations de plus en plus difficiles, explique ce médecin de PMI des Hauts-de-Seine, écœuré du peu d’intérêt des élus pour ces services. Pour les vaccinations, nous ne sommes plus en mesure de nous occuper des enfants au-delà de 18 mois, car on ne peut plus les accueillir et on nous demande de trier les gens à l’arrivée pour renvoyer vers les cabinets de ville les assurés sociaux qui disposent d’une mutuelle. »
Parfois le seul recours
Une consœur de Seine-Saint-Denis renchérit : « Il y a de plus en plus de gens vulnérables et de moins en moins de médecins libéraux. Les PMI sont les seuls services à assurer ce maillage indispensable autour de l’arrivée d’un bébé. » Une sage-femme précise « qu’au moment où il s’agit de faire sortir les jeunes mamans des maternités deux ou trois jours après l’accouchement, les PMI sont souvent leur seul recours en attendant de pouvoir rencontrer un pédiatre, ce qui peut prendre deux ou trois mois. »
En réclamant un « plan d’urgence » pour favoriser les recrutements et maintenir dans tous les départements des services de PMI dirigées par des médecins, les organisateurs de ce mouvement inédit veulent dénoncer les inégalités d’accès à la PMI. Plus de 56 départements se trouvent sous les normes des consultations infantiles.
Filet de sécurité
Le Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI) a demandé à Marisol Touraine de créer une instance nationale (familles, professionnels concernés...) et de lancer une grande politique en faveur des enfants et des adolescents (prévention, visites, bilans de santé, actions médico-sociales), à la faveur de la stratégie nationale de santé.
À Lille, une manifestante explique l’impasse actuelle dans laquelle la PMI est engagée. « Les conseils généraux considèrent trop souvent que nous ne prenons en charge que les petits maux de santé ; et pour les ARS, nous ne sommes pas dans le médical "dur". Cela commence à bien faire, car notre rôle consiste à maintenir un filet de sécurité devenu essentiel pour prendre en charge les petits, les enfants et leurs parents de plus en plus fragiles. »
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