La Mutualité sociale agricole (MSA) a jugé nécessaire d'ouvrir, dans les départements où des cas d'ESB ont été détectés, des cellules de veille et d'accueil rassemblant tous les partenaires professionnels, afin que les personnes touchées puissent venir faire part de leurs inquiétudes, de leurs interrogations et de leurs angoisses et recevoir écoute et appui, grâce, notamment, à l'intervention de psychologues et de psychiatres.
Dans le département d'Ille-et-Vilaine, c'est Madeleine Poulard, assistante sociale chef, qui dirige cette cellule. « Nous avons mis en place un système d'information qui est opérationnel depuis le 1er janvier, qui nous permet d'être alerté automatiquement par la Chambre d'agriculture dès la survenue d'un cas d'ESB, raconte-t-elle au « Quotidien ». Une assistante sociale prend alors contact avec l'éleveur. Chaque fois, comme en dernier lieu avec une veuve de 55 ans dont on a abattu les 84 bovins, nous intervenons dans une situation dramatique. Les gens sont en état de choc. Ils ont besoin de se confier. En fait, l'essentiel de leur questionnement porte sur l'indemnisation, ses délais et modalités. Les questions plus personnelles viennent après. Assez fréquemment, nous leur proposons à ce propos de prendre contact avec leur médecin traitant. Nous travaillons aussi avec les secteurs psychiatriques des hôpitaux, les psychiatres libéraux étant peu nombreux dans notre département. »
La MSA a, en outre, contribué à la mise en place d'une association d'écoute téléphonique, « Lueurs d'espoir », qui répond aux agriculteurs en situation de détresse morale. « Les appelants traversent des phases de dépression, constate l'un des écoutants de l'association. En fait, l'ESB leur révèle quelque chose de latent en eux, depuis des années. Depuis que les différentes crises agricoles les ont peu à peu fragilisés. L'affaire de la fièvre aphteuse risque d'aggraver leur prise de conscience ».
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