GRÂCE À un phénomène de fusion, les cellules souches embryonnaires sont capables « d’effacer » le développement du noyau de cellules déjà différenciées et de les obliger à revenir au stade de pluripotence. Les molécules susceptibles de favoriser cette conversion devraient être identifiables au sein des cellules souches. Tel était l’objectif du travail d’une équipe britannique, José Silva (Edimbourg) et coll., publié dans la revue « Nature ». Leur recherche s’est portée sur un variant de l’homéodomaine de la protéine Nanog, connue pour sa capacité à favoriser la propagation des cellules souches embryonnaires indifférenciées.
La recherche menée chez la souris montre effectivement la place prépondérante de Nanog dans l’installation de la pluripotence dans les cellules souches embryonnaires hybrides (fusion de cellules indifférenciée et différenciée). Cette protéine ne semble pas agir seule dans le transfert de la pluripotence. Elle agit en harmonie avec une machinerie de la cellule souche embryonnaire. Elle pourrait alors agir comme le principal organisateur de transcription qui déclenche l’expression des gènes de pluripotence, après effacement de l’épigénome différencié.
Une éventuelle action en thérapeutique.
De plus, la protéine Nanog pourrait orchestrer l’activité de facteurs de remodèlement de la chromatine, non encore définis. Et c’est ici que le travail britannique prend une partie importante de son sens. L’identification de ces facteurs, des protéines qui interagissent avec Nanog, semble l’étape fondamentale pour comprendre son mode d’action. C’est à cette étape qu’une éventuelle action en thérapeutique est concevable. Agir sur ces protéines pourrait redonner à des cellules somatiques une pluripotence sans avoir recours au transfert nucléaire ou à la fusion cellulaire.
Au cours du travail qui a conduit à ces conclusions, les chercheurs ont étudié, chez la souris, la fusion entre des cellules souches embryonnaires et des cellules souches neurales. Les taux élevés de Nanog ont stimulé l’activation des gènes pluripotents du génome des cellules somatiques et ont multiplié par deux cents la récupération de colonies hybrides. Toutes ces colonies ont montré des caractéristiques de cellules souches embryonnaires. L’élévation de la protéine Nanog au cours de la fusion entre cellules souches embryonnaires et cellules souches neurales permet aux hybrides de donner des colonies de cellules souches embryonnaires avec la même fréquence que celle obtenue par la fusion de ces dernières entre elles.
« Nature », édition avancée en ligne.
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