DEUX ÉQUIPES de recherche, l'une britannique, l'autre américaine, ont identifié un nouveau type de cellules souches embryonnaires de souris. Contrairement aux cellules souches embryonnaires murines « classiques », ces cellules, isolées à partir de l'épiblaste embryonnaire, ont des caractéristiques très similaires à celles des cellules souches embryonnaires humaines.
Si les cellules souches embryonnaires murines et humaines partagent bon nombre de propriétés, en particulier leur capacité d'autorenouvellement et leur pluripotence, elles ne sont pas du tout semblables. D'un simple point de vue phénotypique, alors que les cellules de souris forment des petites colonies compactes rondes et bombées lorsqu'on les cultive invitro, les cellules équivalentes d'origine humaine forment une monocouche cellulaire. Par ailleurs, diverses études ont récemment révélé que les deux types de cellules n'utilisent pas les mêmes voies de signalisation pour parvenir à maintenir leur état indifférencié. Les données disponibles sur le comportement des cellules souches embryonnaires de souris ne peuvent donc pas être extrapolées au cas des cellules « équivalentes » humaines.
Compte tenu des problèmes techniques, éthiques et légaux posés par les recherches sur les cellules embryonnaires humaines, la découverte d'un nouveau modèle d'étude de la physiologie de ces cellules, meilleur que celui des cellules souches murines « classiques », serait particulièrement profitable à la communauté scientifique. Un tel modèle pourrait en effet conduire à une accélération des recherches sur l'utilisation des cellules pluripotentes en médecine.
Différentes des cellules souches embryonnaires classiques.
Brons et coll. (université de Cambridge, Royaume-Uni) et Tesar et coll. (National Institutes of Health, Etats-Unis) ont peut-être découvert ce modèle d'étude tant attendu. Indépendamment l'une de l'autre, les deux équipes de scientifiques ont en effet montré qu'il est possible d'extraire de l'épiblaste d'embryons murins une population de cellules souches pluripotentes, différentes des cellules souches embryonnaires classiques.
Les deux équipes ont mis en culture des cellules épiblastiques obtenues à partir d'embryons de souris et de rat engagés dans la gastrulation après leur transfert dans les utérus de mères porteuses. Dans les deux cas, les chercheurs ont observé la croissance de cellules en monocouches, semblables à celles formées par les cellules embryonnaires souches humaines. Une plus ample caractérisation des cellules ainsi isolées a montré qu'elles étaient pluripotentes et qu'elles maintenaient leur état indifférencié en utilisant des voies de signalisation cellulaire activées dans les cellules souches embryonnaires humaines.
Ces résultats, bien que préliminaires, laissent penser que les cellules souches épiblastiques murines pourraient devenir un nouvel outil de recherche de choix pour les équipes qui étudient les bénéfices à attendre des cellules souches embryonnaires humaines.
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