DES CELLULES souches mésenchymateuses ont été identifiées dans plusieurs tissus humains : moelle osseuse, pulpe dentaire, tissu adipeux, membrane synoviale, sang de cordon, liquide amniotique. Parmi les propriétés les plus étonnantes de ces cellules souches, leur capacité à réparer ou à induire la réparation de muscles endommagés (y compris le myocarde) et à se différencier en astrocytes dans le cerveau. Leur potentiel thérapeutique est donc immense.
L'endomètre humain est un tissu dynamique qui grandit de 4 à 7 mm en 4 à 10 jours à chaque cycle menstruel. Il est formé de glandes bordées par un épithélium et entourées par un stroma de soutien. Chaque mois, les deux tiers supérieurs sont éliminées avec les règles, puis régénèrent. L'endomètre humain est le seul tissu adulte qui contient un stroma capable de régénérer sous des conditions physiologiques.
En 2007, Caroline Gargett a émis une hypothèse : la couche basale de l'endomètre contient des cellules souches mésenchymateuses (CSM) responsables de la régénération, chaque mois, du stroma et des vaisseaux. Récemment, l'équipe de Gargett a identifié une petite population de cellules endométriales formant des colonies ; elle a pensé qu'il s'agissait des cellules souches mésenchymateuses. Mais comment isoler ces cellules souches étant donné qu'on n'en connaît pas les marqueurs ?
Dans le nouveau travail qu'ils publient dans « Human Reproduction », Schwab et Gargett ont étudié des échantillons d'endomètre sur des pièces d'hystérectomie provenant de 17 femmes réglées de 31 à 49 ans, opérées pour des pathologies ne concernant pas l'endomètre. Ils montrent que la coexpression de marqueurs cellulaires périvasculaires – CD146 et PDGF-Rß – permet d'isoler de façon prospective de puissantes cellules CSM-like endométriales, qui sont localisées autour des vaisseaux dans l'endomètre humain. Ces cellules souches stromales CD146+ PDGF-Rß+ sont capables de se différencier en lignées adipogéniques, ostéogéniques, myogéniques et chondrogéniques. «Cette étude montre que l'endomètre humain contient une petite proportion de cellules CSM-like qui peuvent être responsables de sa croissance cyclique et qui pourraient constituer une source de cellules souches mésenchymateuses pour des applications d'ingénierie tissulaire», concluent les auteurs. Notamment la réparation chirurgicale des prolapsus du plancher pelvien.
Ces cellules souches pourraient aussi permettre d'étudier l'endométriose.
« Human Reproduction », 2007, édition en ligne.
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