Dans un précédent travail, Kitchen et coll. avaient prélevé des lymphocytes cytotoxiques CD8 + chez un individu infecté par le VIH et mené à bien une identification du récepteur moléculaire de la cellule T (TCR) qui sert de guide à cette cellule, pour reconnaître et tuer les cellules infectées par le VIH. Le TCR dans cette étude cible un épitope sur le VIH-1, qui est la protéine Gag.
Le TCR a été cloné. Puis il a été utilisé pour transfecter des cellules souches hématopoïétiques humaines.
Ces cellules souches ont ensuite été introduites dans une souris humanisée contenant du matériel immunitaire humain (foie fœtal, thymus fœtal et cellules progénitrices hématopoïétiques). Dans ce modèle animal d’infection par le VIH, les cellules génétiquement modifiées sont devenues matures, se sont différenciées et se sont multipliées pour donner des cellules T cytotoxiques CD8 + matures. Ces cellules sont retrouvées dans de multiples tissus et sites anatomiques chez la souris.
Dans les tests réalisés dans le sang périphérique, le plasma et les organes des souris, deux semaines puis six semaines après l’introduction des cellules génétiquement modifiées, les chercheurs observent une réduction de la charge virale, en parallèle avec une augmentation des CD4 helpers. Ces dernières sont connues pour aider à combattre l’infection, mais sont détruites par le VIH.
Les cellules T cytotoxiques efficaces contre le VIH existent à l’état naturel, mais elles ne sont pas suffisamment nombreuses pour une pleine efficacité. Cette manipulation a permis de les obtenir en grand nombre. « Nous pensons que c’est un premier pas vers le développement d’une approche plus agressive devant permettre de corriger les défauts du nombre des cellules T laissant le VIH se développer. »
Les chercheurs observent par ailleurs que les TCR ciblant l’épitope Gag du VIH sont spécifiques d’un individu, d’une manière très proche de la compatibilité des organes dans le domaine de la transplantation. Ils sont en train de travailler sur d’autres récepteurs des cellules T pour tenter de trouver des formes compatibles chez un plus grand nombre d’individus VIH+.
PloS Pathogens, 12 avril 2012.
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