On le sait, les patients atteints de trisomie 21 ont un très grand risque de développer précocement une maladie d’Alzheimer (avec des plaques cérébrales parfois dès l’âge de 10 ans) ; ce phénomène est attribué au fait que le gène de l’APP est situé sur le chromosome 21 ; les patients trisomiques en ont donc trois exemplaires. Sans compter que d’autres gènes situés sur ce même chromosome peuvent aussi jouer un rôle, notamment le gène codant la kinase qui phosphoryle la protéine tau.
Dans ce contexte, l’équipe de Frederick Livesey (Université de Cambridge, Royaume-Uni) a utilisé des cellules souches pluripotentes induites (obtenues à partir de cellules cutanées) et des cellules souches embryonnaires, toutes provenant de sujets atteints de trisomie 21. Ils ont amené ces cellules à se différencier en neurones corticaux. Il apparaît que les neurones ainsi obtenus développent in vitro les caractéristiques de la maladie d’Alzheimer en quelques mois seulement. Ils produisent alors, à partir de l’APP, le peptide pathogène amyloïde Abeta 42, qui forme des agrégats intra- et extracellulaires. De plus, la protéine tau hyperphosphorylée est retrouvée dans le corps cellulaire des neurones et dans leurs dendrites, ce que l’on retrouve dans les stades tardifs de la maladie.
Pour les chercheurs, ce modèle permettra, d’une part, d’étudier la progression de la maladie en temps réel ; d’autre part, de tester les théories sur la pathogenèse et la progression de la maladie.
Le prochain objectif sera de tester des candidats médicaments.
Shi et coll. « Science Translational Medicine », 15 février 2012.
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