UN SUCCES in vitro est enregistré en faveur de la thérapie génique dans l'insuffisance cardiaque. Walter Koch et coll. (Philadelphie et Durham) ont transfecté des cellules humaines avec un gène bloquant une enzyme qui est augmentée dans l'insuffisance cardiaque et qui contribue à entretenir le défaut de contractilité.
Dans l'insuffisance cardiaque, en effet, il existe un dysfonctionnement de la signalisation adrénergique telle que le cœur ne répond plus de manière adaptée au stress et à l'exercice physique. Au niveau moléculaire, on observe une diminution des récepteurs bêta-adrénergiques, associée à une augmentation d'enzymes qui ont pour fonction de réduire l'expression de ces récepteurs, telle la kinase bêta-adrénergique Bark1.
Les chercheurs ont cherché à bloquer l'activité de Bark1 en travaillant sur des cellules prélevées, lors d'une transplantation cardiaque, chez des malades présentant une insuffisance cardiaque congestive terminale. Ils ont introduit Bark-ct, un peptide bloquant Bark, associé à une protéine fluorescente de marquage, grâce à un adénovirus rendu non infectieux qui a servi de vecteur pour transporter Bark-ct. Une caméra vidéo a permis d'enregistrer l'amplitude des battements des cellules myocardiques.
Amélioration de la performance contractile des cellules.
Les chercheurs publient dans « Circulation » (numéro du 6 avril 2004) le succès de leur manipulation : la thérapie génique a permis de restaurer l'activité de l'enzyme à un taux normal et la performance contractile des cellules cardiaques s'est améliorée.
« Cette étude est la preuve que le concept est valide », ont noté les chercheurs, rappelant qu'il a fallu des années de travaux sur des modèles animaux pour permettre à la recherche d'arriver à ce résultat. Les essais sur les grands animaux à l'aide du gène Bark-ct se poursuivent et l'équipe envisage de les mener ensuite chez les humains.
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