Les autorités sanitaires allemandes s’inquiètent de la propagation rapide d’infections à Escherichia coli responsables de syndrome hémolytique et urémique (SHU). Selon le ministère de la Santé, au moins un décès a déjà été enregistré. Il s’agit d’une femme de 83 ans admise dans un hôpital de la Basse-Saxe le 15 mai pour des colites hémorragiques et décédée six jours plus tard. Deux autres décès pourraient être liés à une infection à E. coli.
Depuis la mi-mai, plusieurs centaines de cas ont été recensées dans le nord de l’Allemagne, dont plus de 80 ont développé un SHU. Selon l’institut Robert-Koch, l’institut fédéral chargé du contrôle et de la prévention des maladies infectieuses, « plusieurs épisodes de cas groupés de SHU ont déjà été signalés ces dernières années, mais jamais autant en si peu de temps ». De plus, contrairement aux autres épisodes, les adultes, le plus souvent des femmes, sont les plus touchés. « En 2010, par exemple, 65 cas de SHU ont été notifiés, 6 concernaient des adultes de plus de 18 ans », souligne l’Institut dans son communiqué. Pour l’heure, l’origine de l’épidémie n’a pas été identifiée. Des investigations sont en cours.
La ministre de l’Agriculture, Ilse Aigner, juge la situation « vraiment préoccupante » et n’exclut pas la survenue « de nouveaux cas ». À Francfort, l’Office sanitaire a fermé à titre préventif deux cantines d’une société de conseils où des produits alimentaires contaminés pourraient avoir été livrés. La filiale allemande du groupe français Sodexo a indiqué que « des salariés et des clients » avaient été touchés par la bactérie. La ministre a appelé les consommateurs à prendre les précautions nécessaires pour éviter la propagation, et notamment à éplucher les légumes avant de les consommer, ou les laver.
En France, une surveillance des SHU a été mise en place en 1996. En 2006, un épisode de 69 cas d’infections à E. Coli, dont 18 SHU, ont été recensés dans le sud-ouest de la France. Les cas étaient liés à la consommation de steaks hachés.
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