S OIXANTE-DIX pour cent des internautes n'osent pas utiliser leur carte bancaire pour effectuer un paiement par peur d'être victimes de débits frauduleux. C'est pourquoi Carte Bleue et American Express étudient des solutions visant à rendre plus sûres les transactions sur Internet
Les moyens choisis par les deux principaux acteurs du marché des cartes bancaires sont différents mais visent au même but : sécuriser le commerce électronique. American Express a opté pour le développement d'une nouvelle carte bancaire bien réelle mais sécurisée alors que le GIE Carte Bleue a décidé de créer une carte virtuelle.
La nouvelle carte bleue proposée par American Express ressemble aux autres cartes bancaires commercialisées par cette société ; mais elle est plus accessible que les autres cartes de la gamme Amex. C'est une carte internationale payante ; cependant, elle ne sera facturée que 40 euros et seulement à partir du 1er janvier 2002 (gratuite avant).
De plus, elle présente l'avantage d'offrir une garantie totale contre la fraude chez les commerçants affiliés American Express. En cas de contestation, American Express s'engage à recréditer sous 48 heures le compte du titulaire, quels que soient la nature et le montant de l'achat. Enfin, en cas de vol ou de perte de la carte, seule une franchise de 250 F reste à la charge du possesseur de la carte. S'y ajoutent toutes les prestations offertes par toutes les cartes American Express comme l'assurance-voyage, le service d'assistance par téléphone, etc.
Une carte virtuelle
C'est donc une nouvelle carte à ajouter à la gamme des produits Amex. Il en va différemment avec la formule proposée par le groupement Carte Bleue : elle ne ressemble à aucun des produits déjà proposés par le GIE. Il s'agit d'un numéro à usage unique qui sera communiqué à l'internaute par sa banque en temps réel pour chaque transaction sur le Web. Pour bénéficier de ce service, qui ne sera diffusé par les banques qu'au cours du second semestre 2001, il suffira de s'inscrire auprès de son établissement bancaire, de télécharger un logiciel et de lancer ce logiciel à chaque paiement. Une question demeure : le coût du recours à ce système pour le particulier. Il n'a pas encore été annoncé.
Il faut noter que ce système ne servira que pour les paiements sur Internet ; pour les achats chez un commerçant traditionnel ou par correspondance, il faudra continuer d'utiliser sa Carte Bleue normale et son code secret ; de même pour les retraits dans des distributeurs.
Pour en savoir plus, deux sites sont à votre disposition : www.americanexpress.com et www.carte-bleue.com
La solution de la signature électronique
La loi du 13 mars 2000 a transposé dans le droit français la directive européenne du 13 décembre 1999 relative au commerce en ligne ; mais il manquait le décret d'application.
Il est paru (« J.O. » du 31.3.2001, page 5070) : de sorte que, dorénavant, la signature électronique a la même valeur juridique qu'une signature manuscrite.
Mais ces signatures seront créées et garanties par des sociétés privées ; et il faudra certainement payer pour en obtenir une. Toutefois, les arrêtés décrivant les procédures destinées à vérifier officiellement la fiabilité des signatures électroniques ne sont pas encore parus.
Quoi qu'il en soit, le dispositif sera ultrasécurisé et les internautes pourront utiliser sans inquiétude leur « clé cryptographique privée » pour authentifier leurs paiements sur Internet.
Dans un premier temps, la signature électronique servira essentiellement à garantir la fiabilité des transactions financières sur le Web. Dans un second temps, elle pourrait servir pour les relations avec les services publics via Internet. Ainsi, le ministère de l'Economie et des Finances étudie la possibilité d'utiliser la signature électronique pour authentifier les déclarations et les paiements d'impôts effectués via Internet.
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