Plusieurs équipes viennent de publier leurs résultats dans le domaine du cancer de la prostate :
– Un traitement anti-inflammatoire au long cours par AINS (tels que l'aspirine ou l'ibuprofène) peut réduire les taux de PSA et, de ce fait, fausser le résultat d'une détection. Dans « Cancer » (15 octobre 2008), l'équipe de Singer (Rochester Medical Center) a mis en regard le taux des PSA et la consommation d'AINS, ainsi que d'acétaminophène chez 1 319 hommes de plus de 40 ans, dans le cadre de l'étude NHANES. Ils constatent que les taux de PSA sont en moyenne de 10 % inférieurs chez ceux qui prennent des anti-inflammatoires. Mais on ne peut rien déduire sur l'effet des AINS sur le développement tumoral.
– Le nombre des variants génétiques associés au risque de cancer de la prostate continue à augmenter, et Jianfeng Xu et coll. prédisent que ce cancer pourrait se révéler polygénique, sous la dépendance d'un groupe de gènes plus que d'un gène unique. Ces auteurs, en étudiant un gène de la prostate nommé HNF1B, ont trouvé un deuxième site indépendant sur le chromosome 17 (17q12). Ils publient leurs résultats dans « Nature Genetics », au terme d'une étude de cartographie fine menée dans deux groupes de patients, 2 899 cancers de la prostate et 1 772 témoins en Suède, ainsi que 1 527 cancers de la prostate et 482 témoins à l'hôpital de John's Hopkins. Plus le nombre de variants génétiques augmente, meilleures seront les évaluations des risques, soulignent-ils.
– De manière surprenante, le risque de progression du cancer apparaît associé à la taille des hommes, observent Luisa Zuccolo et coll. (« Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention », numéro de septembre). En effet, en étudiant plus de 9 000 hommes, on s'aperçoit que le risque d'avoir un cancer agressif est augmenté de 19 % dans le groupe des hommes qui ont 30 cm de plus que le groupe des plus petits. Un facteur de risque qui s'explique non par un phénomène morphologique, mais par un facteur biologique influant à la fois sur la taille et sur le cancer. Les auteurs évoquent l'IGF1, qui stimule la croissance cellulaire et que l'on sait être impliqué dans le cancer de la prostate et sa progression.
– Après une radiothérapie externe pour traiter un cancer de la prostate, il existerait une augmentation du risque de cancer colique, indiquent Christine Bouchardy et coll. (Genève) dans l'« International Journal of Cancer » (1er septembre 2008). Après avoir suivi 1 134 hommes atteints, dont 264 ont reçu une radiothérapie externe. Ils montrent une augmentation significative du cancer colique, calculant un SIR (Standardized Incidence Ratio) de 4, mais non du cancer du rectum (SIR de 2).
> Dr BÉ. V.
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