AU TERME d’une analyse de 52 études randomisées et contrôlées, T. Jefferson et coll. (Queensland, Australie) ne concluent pas à l’efficacité des composés antiviraux contre le virus de la grippe tels que l’amantadine et la rimantadine. Ils considèrent même qu’ils «devraient être déconseillés pour tenter de juguler les pandémies et les épidémies». Deux autres antiviraux de la classe des inhibiteurs de la neuraminidase, plus récents – zanamivir et oseltamivir –, ne devraient pas être utilisés en routine pour les épidémies saisonnières, mais seulement lors de pandémies, «en association avec des mesures d’éviction sérieuses: port de masque, lavage des mains, hygiène personnelle et mise à distance». En effet, les charges virales sont considérablement plus élevées lors des pandémies que lors des épidémies saisonnières. Par ailleurs, les auteurs ne décèlent pas de preuves de l’efficacité du zanamivir (Relenza) et de l’oseltamivir (Tamiflu) contre la grippe aviaire.
Enfin, ils ne trouvent pas d’activité des produits contre les virus qui ressemblent à la grippe, mais qui ne sont pas les virus grippaux A ou B.
En 2005, l’OMS a encouragé l’utilisation des antiviraux contre la grippe. Les agences européennes soutiennent cet usage (en particulier pour l’oseltamivir) en complément du vaccin pour le traitement des cas index (en cas de pandémie) et pour la prophylaxie de la grippe chez les personnes exposées (soignants, pompiers, policiers…).
Un doute sur l’efficacité.
Pour évaluer l’efficacité de ces classes de produits, les auteurs australiens se sont attachés à réunir des informations d’après les banques de données, des industriels et des auteurs.
«Il est possible que les inhibiteurs de la neuraminidase ne soient pas efficaces pour empêcher l’infection et pour supprimer l’excrétion virale par le nez (une voie importante de contamination) . C’est ce qui fait douter de leur efficacité pour interrompre la diffusion du virus. Toutefois, ils doivent avoir un effet dans la réduction des symptômes et des complications», avancent les auteurs.
Dr Bé.V.« The Lancet », 19 janvier 2006, pp. 1-11.
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