L’ÉTUDE INSPIRE réalisée dans huit pays européens, dont la France, a porté sur un total de 1 921 asthmatiques de plus de 16 ans, recrutés par leur médecin traitant et présentant un asthme persistant traité par corticothérapie inhalée associée dans deux tiers des cas à un bronchodilatateur à longue durée d’action. Ces personnes ont répondu à un questionnaire téléphonique standardisé portant sur le contrôle de l’asthme, la perception de la maladie et les attitudes thérapeutiques.
Plus précisément, on demandait aux patients de spécifier certains critères qui permettent d’apprécier l’état respiratoire au cours des sept derniers jours (fréquence des réveils nocturnes, intensité des symptômes au réveil, limitation des activités quotidiennes, essoufflements, sifflements, prises de bronchodilatateurs à action rapide). On demandait également aux sujets de rapporter le nombre des épisodes d’aggravation au cours des douze derniers mois, ainsi que le nombre des interventions médicales et/ou hospitalisations motivées par l’asthme.
68 % des patients mal contrôlés.
On constate tout d’abord que 68 % des asthmatiques sont insuffisamment (21 %) ou pas du tout (47 %) contrôlés, cela malgré la prescription d’un traitement de fond. Au passage, on remarque qu’avec 66 % les Français se situent dans la moyenne, ce qui suggère une certaine amélioration de la prise en charge dans notre pays depuis le précédent questionnaire, souligne le Pr Alain Didier. Ce mauvais contrôle de l’asthme est particulièrement illustré par la forte proportion (71 %) de patients ayant recours quotidiennement à un traitement spécifiquement actif sur les crises, c’est-à-dire les bêta 2 mimétiques à courte durée d’action.
On note également le nombre important d’épisodes d’aggravation au cours des douze derniers mois (14 chez les patients non contrôlés, 7 chez ceux qui sont insuffisamment contrôlés et 7 chez ceux qui sont bien contrôlés), 47 % des patients ayant au total présenté une aggravation nécessitant une hospitalisation, une visite aux urgences ou une consultation en urgence chez leur médecin.
Des patients relativement sûrs d’eux.
Alors que le contrôle de l’asthme est loin d’être parfait, on constate que les patients, du moins une majorité d’entre eux (61 %) se déclarent capables de reconnaître les signes précurseurs d’une aggravation de la maladie. Ce qui est peut-être vrai, ce qui les conduit à modifier eux-mêmes leur traitement en faisant un mauvais choix, c’est-à-dire en donnant la préférence aux bronchodilatateurs de courte durée d’action qui n’agissent pas, on le sait, sur l’inflammation. Par contre, les corticoïdes inhalés ne sont utilisés que tardivement et à des doses trop faibles pour permettre d’obtenir l’effet anti-inflammatoire recherché. Le Pr Alain Didier déplore un tel état de fait, surtout quand on sait que l’intervalle de six jours séparant le début et le pic d’aggravation offre un délai pour intervenir précocement, suivant les recommandations du médecin, en augmentant notamment les doses de corticoïdes inhalés afin de réduire les symptômes voire de prévenir l’aggravation.
Ainsi quand près de 90 % des asthmatiques s’estiment capables de gérer une aggravation de leur maladie sans consulter leur médecin, ils se trompent souvent, d’où l’importance d’un enseignement thérapeutique et d’une information adaptée des patients, ce qui ne dispense pas d’un accompagnement, celui-ci pouvant être proposé par le médecin traitant au cours de consultations de suivi de l’asthme ou dans le cadre d’une structure d’« école du souffle », conclut le Pr Alain Didier.
Conférence de presse organisée par AstraZeneca.
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