La dilatation progressive de la racine de l'aorte constitue, au cours du syndrome de Marfan, une menace pour le patient puisqu'elle conduit à la dissection. Des travaux chez le rongeur ont montré qu'elle est en relation avec un excès de TGF-ß (Transforming Growth Factor). D'où l'idée dans un premier temps de prévenir cette dilatation en bloquant le TGF-ß. De telles molécules existent en clinique, il s'agit des antagonistes du récepteur de l'angiotensine II ou ARAII. Chez la souris, les résultats ont été concluants.
C'est ainsi que Benjamin S. Brooke et coll. (Baltimore) ont testé du losartan et de l'irbésartan chez 18 enfants (de 14 mois à 16 ans) atteints d'un syndrome de Marfan. Ils ont été traités pendant douze mois. Puis la dilatation a été évaluée par rapport à celle relevée sous le traitement antérieur, ainsi qu'entre le début et la fin du traitement par sartan.
Alors qu'auparavant le changement de diamètre avait été de 3,54 ± 2,87 mm, au terme des douze mois d'ARA II, la modification n'était plus de 0,46 ± 0,62 mm. De plus, l'aorte ascendante distale, indemne de dilatation au cours du syndrome, n'a subi aucune modification.
Si le résultat semble spectaculaire, l'équipe américaine ne néglige pas le fait qu'il s'agit d'une petite cohorte, que l'étude n'était pas randomisée, qu'elle était rétrospective et observationnelle. Elle portait de plus sur des enfants sévèrement atteints au plan aortique, ce qui pourrait avoir sélectionné des patients plus observants. Les résultats obtenus, enfin, étaient variables entre eux, traduisant d'éventuelles variabilités individuelles d'efficacité des sartans.
Autant d'arguments qui justifient une confirmation par un essai randomisé prospectif.
« New England Journal of Medicine », 358 ; 26, 2787-65.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature