POUR LA PREMIÈRE fois, une équipe vient d'analyser l'intérêt de l'ovario-salpingectomie en prévention des cancers gynécologiques, selon que les patientes sont porteuses de la mutation BRCA1 ou BRCA2. Jusqu'alors, les études n'avaient pas fait le distingo entre les deux mutations. La stratification des patientes montre que, chez 17 à 39 % des femmes porteuses d'une mutation de ce type, il s'agit d'une mutation du gène BRCA2.
L'équipe de Noah Kauff a comparé l'incidence des cancers gynécologiques et du sein chez 509 femmes, de 30 ans ou plus, porteuses de l'une des deux mutations et qui avaient subi une ovario-salpingectomie de réduction de risque. Elles ont été comparées à 283 femmes également porteuses des mutations, mais non opérées préventivement.
Cancer mammaire positif pour les récepteurs aux estrogènes.
Le suivi prospectif a été de trois ans. Il apparaît que les femmes BRCA2 tirent un meilleur profit de l'intervention. La réduction du risque de cancer mammaire est de 72 % chez elles. C'est-à-dire près du double de ce qui est constaté chez les femmes BRCA1. En ce qui concerne les cancers gynécologiques, la réduction de risque est de 85 % chez les femmes BRCA1. Quant aux femmes BRCA2, la faible incidence des cancers gynécologiques relevée dans ce groupe n'a pas permis d'estimer la baisse du risque.
Une analyse ultérieure des résultats a constaté une réduction du risque de 85 % de cancer mammaire positif pour les récepteurs aux estrogènes (ER+) indépendamment du type de mutation. La chirurgie, à l'inverse, n'a été d'aucune efficacité sur les tumeurs mammaires ER–. Cependant, comme les femmes porteuses de mutation BRCA1 sont plus à même d'avoir un cancer mammaire ER–, peut-être faut-il considérer des stratégies complémentaires de réduction de risque. Elles pourraient reposer sur un dépistage intensif fondé sur l'IRM, voire une mastectomie prophylactique.
« Journal of Clinical Oncology », mars 2008.
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