Congrès Hebdo
Un certain nombre de facteurs de risque d'ostéoporose sont connus ; parmi les principaux, citons l'âge, l'indice de masse corporelle, la taille, l'ancienneté de la ménopause, l'âge de la puberté, la prise de corticoïdes, l'existence d'antécédents familiaux. Mais les données cliniques ne peuvent identifier que de 15 à 30 % des femmes récemment ménopausées ayant une densité osseuse vertébrale basse (« Ribot » 2002). D'où l'importance de la mesure de la densité minérale osseuse (DMO).
Un autre facteur, indépendant de la DMO, a récemment été identifié : l'existence, dans les antécédents personnels, d'une fracture après l'âge de 20 ans et non liée à un traumatisme important comme un accident de la circulation.
Un certain nombre d'études épidémiologiques rappelées lors de ce congrès et lors de la Conférence mondiale sur l'ostéoporose ont permis d'évaluer le risque couru par une femme ayant un ou plusieurs antécédents de fractures.
On sait, depuis une douzaine d'année, qu'un antécédent de fracture vertébrale constitue un facteur de risque de fractures ultérieures non seulement au niveau des vertèbres elles-mêmes mais aussi au niveau des os longs.
Ainsi, en 1991, Ross et coll., sur 1 098 femmes japano-américaines âgées de 43 à 80 ans dont 99 % étaient ménopausées et suivies pendant 4,7 années en moyenne, constatent que l'existence d'une fracture vertébrale unique à l'inclusion multiplie par 5 le risque de nouvelle fracture vertébrale tandis que la présence de deux fractures ou plus multiplie ce risque 12 fois.
L'existence conjointe d'une densité osseuse basse multiplie alors le risque par 75 par rapport aux femmes ayant une DMO élevée et pas de fracture au départ.
Déformation vertébrale
En 1999, Black et coll., sur 9 704 femmes âgées de 65 ans ou plus suivies pendant huit années confirment les données précédentes : le risque de déformation vertébrale ultérieure est multiplié par 5 chez les femmes ayant une déformation vertébrale initiale. Ils observent également chez ces femmes un risque pratiquement doublé de fracture non vertébrale : risque relatif = 1,9 (IC à 95 % : 1,7-2,1) et presque triplé pour les fractures de hanche : RR = 2,8 (IC à 95 % : 2,3-3,4).
Le risque de fracture vertébrale et non vertébrale est encore plus prononcé en cas de déformations vertébrales initiales multiples.
En revanche, le risque de fracture du poignet n'est pas significativement augmenté.
Ce fait peut éventuellement s'expliquer par les circonstances différentes de ces fractures : les marches rapides provoquent des chutes en avant et sont plus souvent responsables de fractures du poignet, alors que les marches lentes et hésitantes provoquent des chutes latérales et sont plus souvent responsables de fractures de l'extrémité supérieure du fémur. Il est possible que les symptômes rachidiens induits par les déformations vertébrales placent plus souvent les patients dans la deuxième situation.
Ces faits ont été confirmés par plusieurs autres études épidémiologiques. Deux d'entre elles, récentes, ont démontré que le risque de récidive de fracture vertébrale après une première fracture était de 20 % (Lindsay et coll. 2001 ; Roux et coll. 2000).
Un antécédent de fracture de Pouteau-Colles signifie que le risque ultérieur de tassement vertébral est multiplié par 5 et celui de fracture de l'extrémité supérieure du fémur par 1,6, quelle que soit la valeur de la densitométrie osseuse (Cuddihy 1999).
Un antécédent de fracture, quel qu'en soit le site et à condition que celle-ci ne résulte pas d'un traumatisme important constitue un facteur prédictif de fracture ultérieure.
Ainsi, lors d'une étude effectuée sur 7 070 Suédoises âgées en moyenne de 55 ans, un antécédent de fracture double le risque ultérieur de fracture en général (RR = 2,1) (Olsson IOF).
De même, lors d'une étude effectuée en Nouvelle-Zélande sur 1 284 femmes ménopausées depuis plus de dix années, la survenue d'une fracture quelconque entre 20 et 50 ans était associée à un risque ultérieur de fracture pratiquement doublé : RR = 1,83 (IC à 95 % : 1,12-2,76) (Wu et coll. 2002).
En revanche, l'existence d'une fracture survenue avant l'âge de 20 ans n'était pas associée à une augmentation ultérieure du risque de fracture. On peut en effet supposer que le mécanisme des fractures survenant avant cet âge est essentiellement traumatique et ne reflète pas une fragilité osseuse particulière.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature