Cancer du côlon

Des années plus tôt à cause du tabac et de l’alcool

Publié le 27/03/2006
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UNE ETUDE publiée dans « Archives of Internal Medicine » montre que le cancer du côlon survient quelques années plus tôt chez les patients qui consomment de l’alcool et/ou qui fument. L’équipe d’Anna Zisman (Evanston, Illinois) a examiné les données de 161 172 patients qui avaient eu un cancer colique, afin de savoir si certains facteurs de risque comme l’alcool et le tabac devaient être pris en compte dans la stratégie de dépistage de ce cancer. Les chercheurs ont analysé la relation entre ces substances, l’âge de survenue du cancer et sa localisation (côlon distal ou proximal).

Résultats : les patients considérés comme usagers d’alcool ou de tabac (sujets qui avaient consommé de l’alcool ou fumé au cours de l’année précédente) avaient développé leur cancer à un plus jeune âge que les sujets non buveurs et non fumeurs, à savoir en moyenne 7,8 ans plus tôt (à 63,2 ans chez les femmes et 62,1 ans chez les hommes). Ceux qui n’avaient jamais fumé, mais qui buvaient de l’alcool, tout comme ceux qui n’avaient jamais bu mais qui avaient fumé, ont eu leur cancer 5,2 ans plus tôt que les non-fumeurs non buveurs. Les individus qui ont arrêté de boire un an ou plus avant l’étude ou qui n’avaient jamais fumé déclaraient leur cancer 2,1 ans plus tôt.

Les effets du tabagisme apparaissent particulièrement importants chez les femmes ; les femmes qui fumaient, mais qui n’avaient jamais bu ont développé leur cancer 6,3 ans plus jeunes que celles qui n’avaient jamais bu ni fumé (contre 3,7 ans plus tôt chez les hommes).

Enfin, une consommation d’alcool et de tabac est associée à un risque accru de cancer distal quoique, dans toutes les catégories, les femmes avaient moins de cancers distaux que les hommes.

Ces résultats suggèrent que les fumeurs et les buveurs d’alcool devraient commencer plus tôt un dépistage du cancer colique, estiment les auteurs. Par ailleurs, les femmes qui ne fument pas et ne boivent pas sont plus à risque d’avoir un cancer proximal et, donc, devraient avoir une coloscopie plutôt qu’une sigmoïdoscopie.

« Archives of Internal Medicine », 2006 ; 166 : 629-634.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7928