E N se fondant sur une étude systématique des gènes du chromosome 7 de 135 autistes, des neurologues ont individualisé un variant du gène WNT2 qui serait lié à des troubles sévères de la verbalisation et à certaines formes d'autisme. L'équipe du Dr Thomas Wassink (Iowa) a choisi de s'intéresser à ce chromosome en raison d'un lien déjà suspecté entre la partie 7q31-33 et des signes cliniques communs aux troubles graves de la verbalisation. Le séquençage du génome les a conduits à étudier le gène WNT2 codé dans cette région, qui fait partie de l'un des seize gènes WNT impliqués dans le développement cérébral. Dans un modèle de souris, les animaux n'exprimant pas certains gènes WNT présentent des capacités de socialisation limitées, similaires à celles des autistes.
Dans un second temps, les neurologues ont systématiquement étudié le gène WNT2 chez 135 enfants atteints d'autisme. « Nous avons mis en évidence deux familles dans lesquelles il existe des variants mutés de WNT2 chez l'un des deux parents et chez l'enfant atteint, alors que les autres membres de la famille en sont indemnes », expliquent les auteurs. En comparaison, aucune variation de ce type n'a été notée chez 160 sujets témoins appariés.
Même si les variants du gène WNT2 normal ne diffèrent que d'un nucléotide - généralement non codant - sur les 1 082 constituants du gène, ces mutations altèrent la composition en acides aminés de la protéine WNT2 et peuvent, de ce fait, interférer avec le fonctionnement des protéines et les cascades biologiques et biochimiques mises en jeu au niveau cérébral.
Le Dr Thomas Wassink a aussi mis en évidence une expression du gène WNT2 au niveau du thalamus, structure qui, comme le lobe frontal, semble impliquée dans l'autisme. Pour les auteurs, « les mutations sur le gène WNT2 pourraient influencer le développement cérébral chez l'homme et induire différentes symptomatologies ayant en commun des troubles majeurs de la verbalisation ».
« American Journal of Medical Genetics », mai 2001.
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