Gigantesque, abyssal, monstrueux ? Les mots ne suffisent plus pour qualifier le déficit de la Sécu, tel que le prévoit la Commission des comptes pour la fin de l’année. Avec plus de 20 milliards d’euros, dont la moitié pour la seule branche maladie, le « trou » atteint des profondeurs jamais égalées. Et, si l’on cumule ce solde avec les autres déficits publics, on dépasse, de l’aveu même d’Eric Woerth, les 6% du PIB. Il est vraiment loin, le « Pacte de stabilité » qui imposait à tous les Etats de la zone euro un seuil maximal de 3% !
Pauvre "ministre des Comptes"… Ce nouvel intitulé était une trouvaille de Sarkozy, censée signifier que, dans son équipe, la rigueur serait de règle et l’équilibre une priorité. Or voilà Eric Woerth empêtré dans une des pires conjonctures à laquelle ait jamais été confronté un « Duc » de Bercy. La situation est d’autant plus inextricable que le gouvernement se trouve –c’est une première- quasiment dans l’incapacité de bouger. Côté recettes, la crise actuelle lui interdit de faire cracher l’assuré ou le contribuable au bassinet. Sauf à renoncer à tout espoir de relance, hausse de cotisations ou de CSG sont donc inenvisageables avant 2010. Et quant à la TVA sociale, on attendra des périodes plus calmes pour ressortir le mistigri.
L’autre paradoxe du moment, c’est la bonne tenue des dépenses. Grosso modo, tout se déroule conformément aux prévisions de l’Ondam 2009. Et d’ailleurs, le mois dernier, le comité d’alerte n’a rien trouvé à y redire. C’est pourtant sur ce seul versant que l’équipe Fillon dispose d’une (petite) marge de manœuvre. Cette semaine, Eric Woerth et Roselyne Bachelot ont insisté sur la nécessité de serrer encore les boulons. Sus aux assurés dépensiers et aux prescripteurs trop généreux ! Pour l’instant, les pouvoirs publics se focalisent sur les arrêts de travail. Mais il est clair que c’est l’ensemble de votre activité qui va être passé au peigne fin. Roselyne Bachelot souligne que, pour l’heure, les médecins ne devraient remplir que 60% de leurs objectifs de maîtrise. Et pour elle, ça ne suffit pas...
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