Haute-Garonne

Depuis 12 ans son cabinet est branché sur le CHU

Publié le 03/12/2010
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Plus rapide, plus confortable,… : le patient est aux côtés de son généraliste, le Dr Serge Bismuth, pour une téléconsultation complémentaire avec un interniste du CHU de Rangueil.

Le Dr Serge Bismuth ausculte une dernière fois le patient pour vérifier qu’aucun élément nouveau n’est intervenu depuis la dernière consultation, connecte son ordinateur portable et sa webcam. Le Pr Philippe Arlet, PU-PH au CHU de Rangueil et interniste, apparaît sur l’écran. Auparavant, il avait reçu par courriel les principales informations concernant le patient (traitements, antécédents) et l’objet de ce rendez-vous à distance. La téléconsultation à trois peut commencer . « Le patient parle, explique, répond aux questions comme lors d’une consultation ordinaire. Parfois, je réalise, à la demande du Pr Arlet, un complément d’examen clinique que celui-ci peut observer en direct. Cela me permet d’avoir un avis complémentaire et d’améliorer la prise en charge du patient qui participe et est concerné par la décision thérapeutique », souligne ce généraliste de Toulouse qui pratique ainsi la téléconsultation de médecine générale depuis douze ans ! Parfois, en fonction de la situation du patient, le Pr Arlet peut être accompagné, de l’autre côté de l’écran, d’un autre spécialiste.

Une meilleure prise en charge

Actuellement, le Dr Bismuth utilise cette possibilité de téléconsultation essentiellement dans des situations diagnostiques complexes et pour le suivi de maladies chroniques (pathologies inflammatoires, diabète, etc ) « C’est un atout, en matière de surveillance thérapeutique et de prise en charge », estime-t-il. Mais l’avis complémentaire du Pr Arlet est également utile en cas d’anomalies cliniques.

Ces téléconsultations durent en moyenne 45 minutes : environ 15 minutes pour l’examen clinique, 15 minutes de téléconsultation, suivies de 15 minutes de débriefing avec le patient. Les atouts sont nombreux pour le Dr Bismuth. « Il s’agit d’une autre pratique médicale qui permet également d’améliorer l’observance thérapeutique, car le patient est au centre de la décision. En outre, cette téléconsultation à trois permet d’éviter une perte d’informations qui existe, habituellement, puisque le généraliste qui adresse le patient, ne participe pas à la consultation du spécialiste. Enfin, pour le généraliste, cet échange de démarches thérapeutiques ou diagnostiques est un atout ».

Rien à voir, donc, avec de simples transmissions de données ou avec une téléconsultation au rabais. « La présence d’un professionnel de santé, garant des données cliniques, est indispensable dans ce type de consultations. A contrario, la demande de téléconsultation à un centre médical, par un patient qui n’est pas connu du médecin qui est au bout du fil, ne peut pas constituer une consultation de télémédecine de qualité. Les risques en matière de responsabilité sont évidents», souligne-t-il.


Source : lequotidiendumedecin.fr