CONGRES HEBDO
La dépression bouleverse l'équilibre psychosomatique du sujet et retentit sur son comportement dans ses actions quotidiennes et ses relations avec autruis.
Maladie fréquente la prévalence de la dépression dans la population générale s'élève à 5 % et sa prévalence « vie entière » à 17 % environ. La moitié des dépressions récidivent dans les deux ans qui suivent le premier épisode. Elle peut aussi devenir permanente (15 % des cas passent à la chronicité), la dépression est un problème de santé publique comme en témoignent deux chiffres éloquents :
- la morbidité dans la population générale atteint 5 % ;
- la morbidité, comparée aux autres maladies invalidantes, classe la dépression au deuxième rang derrière les maladies cardio-vasculaires (Davidson 1999).
Enfin, la dépression est une maladie dont le diagnostic peut être difficile (la moitié des patients échappent au diagnostic et ne sont pas traités) et dont le traitement n'est correctement suivi que par la moitié des patients.
Dépression ou dépressivité ?
Le médecin généraliste est en première ligne pour dépister et traiter les patients déprimés ; Il est cependant soumis à une injonction paradoxale :
- d'une part, faire un diagnostic précoce pour éviter les risques et le retentissement dépressif, pour ce faire il est important de reconnaître les formes mineures, les formes monosymptomatiques et les formes masquées ;
- d'autre part, ne pas psychiatriser des difficultés relationnelles ou sociales ou un état de dépressivité passager qui ne justifieraient pas la prescription de psychotropes. Néanmoins, il ne faut pas méconnaître les signes d'alerte, une menace dépressive qui nécessiterait alors une aide psychologique adaptée et un suivi régulier pour tenter d'éviter la survenue d'une dépression.
La notion de perte, induite par la survenue d'un événement comme la rupture d'une relation affective, des difficultés matérielles est associée à la notion de réaction dépressive.
Elle introduit une rupture dans l'équilibre sujet-milieu. Le sujet tente de surmonter la situation par des réactions d'adaptation successives :
- une phase d'alerte avec anxiété réactionnelle marquée par une hypervigilance et une élaboration de réponse en pensée et en action pour affronter la situation ;
- une phase de lutte adaptative marquée par la dépressivité où le sujet reste actif et tente de mettre en uvre la réponse envisagée. En cas de succès, elle permet de recouvrer un équilibre satisfaisant ;
- une phase de menace dépressive, où le sujet est à la limite de la rupture ;
- une phase de désadaptation marquée par la survenue d'une dépression qui signe l'échec de la phase précédente.
L'analyse de ces différentes phases permet de reconnaître la spécificité clinique de la dépresivité, d'évaluer la menace dépressive pour tenter d'éviter la survenue d'une dépression en ajustant les aides thérapeutiques en fonction de ces différents aspects cliniques.
« Il est classique de parler, de la nécessité d'une alliance thérapeutique entre le patient et son thérapeute, notamment quand il s'agit de troubles psychiques, ce qui sous-entend habituellement une idée de bienveillance, la mise en uvre d'un humanisme que nos soins de plus en plus techniques auraient tendance à mettre à distance », souligne le Dr Philippe Nuss (hôpital Saint-Antoine, Paris).
Restaurer la qualité de vie
En fait, la mise en oeuvre d'une alliance thérapeutique constitue une composante essentielle du diagnostic et du traitement des épisodes dépressifs. Cette démarche fait intervenir la notion de temps pour que le patient puisse exprimer ses plaintes en toute confiance, préciser le contexte familial et social. Elle permet par la qualité des éléments recueillis de lever les dernières hésitations diagnostiques, d'informer le patient et d'envisager avec lui dans une attitude partenariat, les stratégies : thérapeutiques qui apparaissent les plus pertinentes pour réduire les symptômes, mais aussi restaurer la qualité de vie tant par leur efficacité propre que par leur tolérance sans méconnaître l'importance du soutien psychologique adapté à chaque patient.
D'après un amphi parrainé par les laboratoires Lundbeck
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