Le Pr Reagan a présenté plusieurs modèles expérimentaux de stress qui montrent que ce phénomène s'accompagne de modifications très spécifiques au niveau de l'hippocampe avec diminution de la taille des neurones ; on enregistre également une diminution de la neurogenèse dans les mêmes zones. Plusieurs expériences ont montré que la tianeptine (Stablon) permettait de stabiliser ou, mieux, de faire régresser ces modifications morphologiques et de la neurogenèse.
Le Pr Reagan précise que, pour d'autres antidépresseurs et en particulier pour des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, on a pu mettre en évidence un effet positif sur des aspects de la plasticité neuronale mais dans des situations basales, alors que les résultats obtenus avec la tianeptine l'ont été dans le cadre de modèles expérimentaux de stress et de dépression. Une distinction importante, poursuit le Pr Reagan, quand on sait que la diminution de la taille de l'hippocampe est un élément important de la définition des dépressions chroniques et récidivantes : dans ces conditions, il est important de savoir si un antidépresseur agit sur la plasticité synaptique de l'hippocampe, sur la taille de ce dernier et sur la neurogenèse chez des animaux qui représentent un modèle expérimental de dépression.
Le progrès des connaissances sur la neurochimie
On peut ainsi espérer que la mise en évidence de ces actions permettra d'éclairer l'efficacité clinique du produit et pourquoi pas d'entrevoir de nouvelles pistes pour le développement clinique de la tianeptine.
« En particulier, vous savez que la littérature met en lumière l'intervention de nombreux neurotransmetteurs dans l'étiologie de la dépression. Parallèlement, nos connaissances sur la neurochimie du SNC et de l'hippocampe en particulier ont beaucoup évolué. Dans ce cadre, nous nous intéressons beaucoup au rôle du système glutamatergique au niveau de l'hippocampe. Nous avons ainsi identifié plusieurs composantes de ces systèmes qui sont perturbés au cours de la dépression ; plus intéressant encore, nous constatons que la tianeptine corrige ces anomalies. Nous recherchons actuellement à savoir si cette régulation de la neurotransmission glutamatergique au niveau de l'hippocampe est impliquée dans l'activité antidépressive de Stablon. »
Au point où nous en sommes, poursuit l'orateur, il devient clair que dans ces modèles expérimentaux de la dépression, il existe une diminution de la plasticité synaptique au niveau de l'hippocampe, ce qui correspond à une modification de la taille et de la forme des neurones et à une diminution de la neurogenèse. Par ailleurs, on sait aussi que ces modifications s'observent non seulement dans les modèles expérimentaux mais aussi en clinique. On comprend donc l'intérêt de la mise en évidence des propriétés de la tianeptine capable de stabiliser ou de faire régresser les anomalies expérimentales mentionnées plus haut, dans le cadre de modèles expérimentaux de dépression.
Cela peut conférer à cette molécule une supériorité dans la mesure ou, à l'action antidépressive classique, s'ajoute une action structurelle, au niveau de la plasticité synaptique de l'hippocampe.
(1) Réunion organisée par Ardix Medical sur le thème des dernières données sur la plasticité neuronale.
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