L'une des difficultés rencontrées lors de la prise en charge d'un épisode dépressif réside dans le fait que de nombreux patients (69 % d'après une étude internationale) mettent en avant des douleurs physiques (fatigue, maux de tête, mal de dos, palpitations, douleurs musculaires…). Des études neurobiologiques ont montré le rôle joué par les deux principaux neurotransmetteurs du cerveau, la sérotonine et la noradrénaline, et suggèrent qu'un dysfonctionnement des voies centrales monoaminergiques est impliqué non seulement dans la dépression, mais également dans les mécanismes de modulation de perception de la douleur.
Un des principaux facteurs prédictifs de rechutes est la qualité de la rémission. Le risque de rechute dans les dix premiers mois est trois fois plus élevé en cas de rémission incomplète (76 % versus 25 %), avec la présence de symptômes résiduels, qu'en cas de rémission complète. La rémission complète doit être le principal objectif thérapeutique.
Risques accrus de rémission incomplète.
Les symptômes physiques sont cependant trop souvent ignorés lors de la planification du traitement, ce qui engendre des risques accrus de rémission incomplète. Une étude européenne, menée par le Pr Koen Demyttenaere, l'a d'ailleurs bien montré. Les médecins ne prennent pas suffisamment en considération les symptômes de la dépression importants pour les patients, tels que la douleur et l'anxiété.
Le traitement doit donc viser à soulager tant la douleur physique qu'émotionnelle.
Les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline sont particulièrement efficaces dans ce domaine, notamment la duloxétine (60 mg/jour). «Le traitement doit être institué à dose efficace sur une durée adaptée. Une relation de confiance entre le médecin et le patient, sans stigmatisation, est indispensable pour obtenir l'adhésion», a souligné le Dr Lauren Maragell.
Enfin, il est également important de trouver le traitement adapté au patient le plus tôt possible. En effet, les données de l'étude STAR'D (Sequenced Treatment Alternatives to Relieve Depression trial) sur le traitement des dépressions récurrentes ont bien montré qu'un patient atteint d'une dépression résistante au traitement peut s'améliorer après plusieurs essais thérapeutiques, mais ces chances de rémission vont diminuer au fur et à mesure que les nouvelles stratégies thérapeutiques sont nécessaires.
Symposium organisé par Eli Lilly et Boehringer Ingelheim dans le cadre du 21e Congrès de l'European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) avec les Prs Robert Peveler (Royaume-Uni), Hans-Jürgen Möller (Allemagne), Koen Demyttenaere (Belgique) et le Dr Lauren Marangell (États-Unis).
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