UN AN APRÈS le lancement du dossier médical personnel (DMP), l’ASIP-Santé (Agence des systèmes d’information partagés de santé), chargée de son développement, a dressé un premier bilan.
De janvier 2005 à juin 2009, le DMP aura coûté environ 94 millions d’euros en expérimentations, et de l’été 2009 à fin 2011, 62 millions pour son déploiement. La question du coût du DMP est récurrente, au point que le député (PS) Gérard Bapt a demandé un audit auprès de la Cour des comptes.
Le démarrage de cet outil prometteur a été tardif et poussif. Avec 100 000 DMP ouverts à ce jour, l’ASIP se trouve en deçà de ses prévisions initiales qui étaient de l’ordre de 500 000 dossiers à la fin de 2011. La faute au retard pris par les industriels pour mettre au point des logiciels métiers DMP-compatibles. Malgré ce retard, 44 familles de ces logiciels métier sont homologuées par l’ASIP. « Aujourd’hui, se félicite Jean-Yves Robin, directeur de l’ASIP, nous sommes à 3 500 créations de DMP par semaine, contre 2 000 il y a un mois ». Les prévisions sont de 300 000 DMP ouverts à la fin de 2012, et l’agence espère atteindre le million dans le courant de l’année 2013.
Le directeur général de l’ASIP a également livré les résultats d’un sondage qui révèle que 77 % des médecins se disent favorables au DMP, et que 63 % sont prêts à en recommander l’ouverture à leurs patients. Mais certains restent à convaincre. Médecin radiologue, le Dr Jacques Niney (CSMF) instruit à charge, expliquant qu’il est fastidieux de convaincre les patients d’ouvrir un DMP. « Il faut aussi le structurer car s’il n’est qu’un entassement de documents, il sera inexploitable ». Le Dr Gilles Urbejtel (MG-France) juge que « la marge de progression du DMP est considérable » (sourires dans la salle), avec un problème de taille : « il est inutilisable en l’état par 99 % des professionnels de santé, faute de logiciel métier compatible ». Magali Léo, du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) prend la défense du DMP. « Nous sommes convaincus de son utilitémais sa montée en charge est beaucoup trop lente ». Selon elle, « beaucoup de patients nous disent qu’ils veulent ouvrir un DMP mais que leur médecin les en dissuade ».
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