APRÈS 50 ans, une femme sur trois et un homme sur huit auront une fracture ostéoporotique. On estime à 50 000 le nombre de fractures vertébrales diagnostiquées et à plus de 100 000 celles existant et non diagnostiquées.
Si la ménopause est un des principaux déterminants de l'ostéoporose, du fait d'une hyperactivité ostéoclastique liée à la carence estrogénique, d'autres facteurs peuvent être impliqués. On relève, notamment chez les hommes, la corticothérapie, l'éthylisme chronique, le tabagisme, certaines maladies inflammatoires chroniques…
Dans le cadre d'une surveillance globale.
Dépister l'ostéoporose, évaluer le risque fracturaire est donc un enjeu important. Le médecin généraliste a un rôle dans ce dépistage qui s'inscrit dans le cadre d'une surveillance globale du patient. Ce dépistage repose avant tout sur l'interrogatoire et sur l'examen physique : peser, mesurer, comparer la taille avec celle à l'âge de 20 ans, enquêter sur le régime alimentaire et les apports en calcium, sur l'activité physique, les antécédents familiaux de fracture, les traitements corticoïdes, l'âge de la ménopause… Une demande de mesure de la DMO (densité minérale osseuse) peut être prescrite en fonction des données de l'interrogatoire.
Même si l'avis du rhumatologue est sollicité, le généraliste est de plus en plus souvent amené à prendre en charge les patientes souffrant d'ostéoporose. Si les mesures hygiéno-diététiques (exercice physique, exposition au soleil au moins dix minutes par jour, alimentation riche en calcium…), prônées en première intention, ne suffisent pas pour prévenir le risque fracturaire, une supplémentation orale en calcium peut être proposée, toujours associée à de la vitamine D.
Des traitements spécifiques de l'ostéoporose peuvent être mis en route en prenant soin de vérifier si la patiente les accepte et sera observante (la durée des traitements est longue, de quatre à cinq ans), s'il n'y a pas d'incompatibilité avec d'autres traitements, surtout, chez les personnes âgées polymédiquées. Chez ces dernières, un programme de prévention des chutes est souhaitable (vérification de l'acuité visuelle, aménagement adapté de l'habitat, chaussures antidérapantes…).
L'unique SERM disponible.
Plusieurs traitements médicamenteux, aux mécanismes d'action différents, ont montré leur efficacité dans la prévention du risque fracturaire. Parmi eux, on relève le raloxifène (Evista), un modulateur sélectif de l'activation des récepteurs aux estrogènes (SERM), unique SERM disponible actuellement dans le traitement et la prévention de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées. Evista normalise le remodelage osseux, stoppe la perte osseuse postménopausique.
Comme l'a démontré l'étude MORE (Multiple Outcomes of Raloxifene Evaluation), il réduit de façon significative le risque de fracture vertébrale (mais pas celui de la hanche). Après trois ans de traitement par Evista, à la dose de 60 mg/jour, le risque de fracture vertébrale est réduit de 32 % chez les femmes ménopausées ayant une fracture préexistante et de 46 % chez celles sans fracture vertébrale initiale. Cet effet s'est maintenu jusqu'à la 4e année. Autre bénéfice de ce traitement mis en évidence dans l'étude MORE : la réduction à quatre ans du risque de cancer du sein (62 % de réduction du risque relatif chez des femmes sans antécédent de cancer du sein). Evista est un médicament de première intention, remboursé à 65 % par la Sécurité sociale.
D'après une conférence de presse des Laboratoires Daiichi Sankyo dans le cadre de l'EULAR.
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