« Un patient qui a une cirrhose, doit avoir à vie une échographie hépatique tous les 6 mois ! La recommandation internationale est très claire », martèle le Pr Victor de Lédinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux. Et, s’il insiste… « et quand on dit 6 mois, c’est 6 mois ! (ni 7, ni 8…) » c’est parce qu’il est démontré que plus on espace les échographies au-delà de 6 mois, plus les patients sont à risque d’avoir des cancers évolués inopérables.
Quel patient est à risque de cirrhose ?
L’alcool reste la 1re cause de cirrhose en France. Comment aborder ce sujet ? Comment en parler quand on connaît les patients ? Le Pr de Lédinghen suggère de « télécharger le questionnaire AUDIT sur internet et de le faire remplir dans la salle d’attente par les femmes, hommes et adolescent(e)s, même très jeunes… ». Les femmes sont autant touchées que les hommes. Quant aux ravages du binge drinking, ils sont immédiats (comas éthyliques, même chez des gamines de 11 ans, accidents de circulation) et à distance (il est démontré qu’il augmente le risque ultérieur de maladie chronique du foie). En salle d’attente, il faut 3 minutes pour remplir les 10 questions d’AUDIT, (cotées de 0 à 4). Le patient peut faire l’addition. Si la valeur est élevée, il est à risque de maladie liée à l’alcool, c’est plus facile d’en parler avec lui. À tout âge, AUDIT permet d’aborder la question de l’alcool, de voir si le patient est à risque et de faire de la prévention !
La 2e cause de cirrhose est la NASH ou stéatohépatite métabolique. Un patient de plus de 50 ans avec profil de syndrome métabolique (surpoids et/ou diabète et/ou HTA et/ou hypercholestérolémie) est à risque de steatohépatite. « Si tout médecin en face d’un patient de 50 ans avec un syndrome métabolique, voire qui boit un peu d’alcool se demandait s’il a une cirrhose… on aurait fait un job énorme ! » lâche le Pr de Lédinghen.
Les autres causes sont plus rares (VHB, VHC…).
Comment faire le diagnostic de cirrhose ?
« Si le patient est à risque de cirrhose, demander un bilan hépatique et NFS-plaquettes. En cas de thrombopénie ou d’anomalie du bilan hépatique, aller plus loin ; demander une échographie abdominale, même si ce n’est pas le meilleur examen pour le diagnostic de cirrhose, et si doute, adresser le patient en consultation spécialisée », explique l’hépatologue.
Et pour la prévention ? Essayons si possible de positiver pour donner au patient l’envie de se faire plaisir et de se remettre en forme (se bouger, mieux manger…).
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