SELON les résultats d'une étude réalisée dans le service diabétologie et maladie endocrinienne du Pr Boitard (Hôtel-Dieu, Paris), la recherche d'un syndrome d'apnées du sommeil (SAS) devrait être intégrée dans le bilan des patients diabétiques de type 2, surtout lorsque ceux-ci présentent une surcharge pondérale androïde, une hypertension artérielle et des symptômes évocateurs tels qu'un ronflement, des céphalées matinales et des accès d'endormissement ou de somnolence diurnes.
En ce qui concerne la mortalité, le SAS serait le plus sérieux des troubles du sommeil. Le syndrome est caractérisé par des épisodes récurrents d'arrêt du flux respiratoire durant le sommeil. Les apnées sont causées par un collapsus des voies aériennes supérieures, au niveau de l'oro-pharynx, alors que persistent les efforts inspiratoires. Les arrêts du flux respiratoire peuvent se répéter de 200 à 400 fois durant une nuit de six à huit heures de sommeil.
Augmenter le risque d'hypertension artériellle.
Au-delà des effets directs du syndrome sur la qualité du sommeil et donc sur la vigilance diurne, le SAS semble augmenter le risque d'hypertension artérielle. Il constitue, en outre, un probable facteur de risque d'angor, d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral. Il est frappant de constater que le « terrain » de découverte d'un SAS est assez semblable à celui caractérisant les patients chez lesquels on vient de diagnostiquer un diabète de type 2.
Dans le deux cas, il s'agit majoritairement d'hommes âgés d'un peu plus de 50 ans, souvent en surpoids et parfois hypertendus. Il existe cependant peu d'études sur l'existence d'un lien entre diabète et SAS. Les quelques données disponibles indiquent toutefois que la prévalence du SAS est plus importante chez les diabétiques de type 2 que dans la population générale.
L'étude réalisée dans le service du Pr Boitard indique qu'un SAS est présent chez 50 % des patients diabétiques de type 2 explorés. Cette étude montre en outre que, parmi les diabétiques, le SAS frappe autant de femmes que d'hommes (alors que dans la population général le sex-ratio est de trois hommes pour une femme).
La prise en charge du SAS des patients diabétiques ne semble pas permettre d'améliorer leur contrôle métabolique. Elle a, en revanche, un effet positif sur leur tension artérielle et sur leur pronostic cardio-vasculaire, surtout dans les cas de SAS sévère.
La physiopathologie des relations unissant diabète et SAS est vraisemblablement complexe. Les études en cours permettront peut-être de préciser la nature des mécanismes reliant ces deux pathologies, non seulement entre elles, mais aussi aux troubles cardio-vasculaires.
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