Deux campagnes de dépistage de masse des cancers courent actuellement sur l’ensemble du territoire. Celui du cancer du sein, depuis 2004, et plus récemment celui du cancer colorectal, qui a débuté en 2009. Paradoxe : alors que 85% des médecins libéraux y adhèrent, ces dépistages organisés (DO) peinent à atteindre l’objectif de 70% de participation de la population cible. « Nous avons voulu rechercher les freins rencontrés sur le terrain, en interrogeant les quatre spécialités concernées », explique le secrétaire général de l’Union régionale des médecins libéraux d’Ile-de-France, le Dr Frédéric Prudhomme. En l’occurrence, la médecine générale, la gynécologie, la radiologie et la gastroentérologie. Un questionnaire (*) a donc été adressé auprès de 11 335 praticiens franciliens. Le taux de retour ? 20%. Les conclusions ? Doubles. En effet, en matière de cancer du sein, 20% des généralistes franciliens « se sentent insuffisamment impliqués dans ce dépistage, les femmes de 50 à 74 ans étant directement invitées à passer une mammographie chez le radiologue ». Autre argument, plus surprenant, 36% des généralistes déclarent qu’ils proposeraient davantage le DO à leurs patientes s’ils avaient la preuve qu’il diminue la mortalité au cancer du sein ».
Le dépistage organisé du cancer colorectal, bien que plus récent, donne quant à lui, de meilleurs résultats. Sans doute parce que les généralistes et leurs confrères ont reçu une formation ad hoc. Reste que la procédure est jugée chronophage par 34% des généralistes franciliens. Difficile en effet d’intégrer la prescription et la remise du test au patient en plus de la consultation habituelle. Logiquement, l’Urml, qui entend sensibiliser l’ARS, préconise donc « de valoriser le temps de prévention des médecins sans surcharge administrative ». Et, en matière de dépistage organisé du cancer du sein, de conduire une action de formation prioritaire auprès des généralistes et des gynécologues.
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