Rien de plus logique que de vouloir surveiller par bronchoscopie les opérés d'un cancer bronchique pour repérer le plus vite possible l'apparition d'une récidive locale. Pourtant, les résultats présentés par le Dr C. Heigl (Donaustauf, Allemagne) ne sont guère convaincants.
Les 547 bronchoscopies réalisées sur un total de 442 patients ont permis de mettre en évidence une récidive locale chez 60 d'entre eux, mais seulement deux de ces cas n'avaient pas été décelés par l'anamnèse clinique ou la radiographie.
Par ailleurs, la bronchoscopie seule n'a repéré que 27 % de l'ensemble des récidives locales qui sont survenues. Dans cette étude, le fait d'avoir eu ou pas un suivi bronchoscopique régulier n'a eu aucune influence sur la survie.
Faut-il dès lors abandonner ce type de suivi ? Pas si sûr. Le Pr V.Ninane, (Bruxelles), coprésident de cette session avec C Brambilla (Grenoble) a rappelé les résultats d'un travail français (Depierre et coll.) montrant l'intérêt de la bronchoscopie en association au CT-scan pour l'amélioration de la survie par repérage des lésions métachrones.
Autofluorescence
Le principe de cette technique est d'augmenter l'aptitude du bronchoscopiste à repérer les lésions prénéoplasiques, ce qui laisse envisager une intervention plus précoce et un meilleur pronostic.
Jusqu'à présent, le système LIFE qui fait appel au laser était la référence en la matière, mais il s'agissait d'une technique longue et pénible. Plus récemment, sont apparus des systèmes utilisant des lampes au xénon, plus faciles d'emploi et moins coûteuses.
Le Dr Faber (Bruxelles) a comparé ces deux types de système (SAFE versus LIFE) dans le cadre d'une étude au cours de laquelle 20 sujets à haut risque (antécédents de cancer ou gros fumeurs) ont successivement eu une bronchoscopie traditionnelle en lumière blanche puis dans un ordre aléatoire la bronchoscopie avec autofluorescence système LIFE ou SAFE.
Toutes les lésions ont été repérées par les deux systèmes. Le système SAFE est plus facile à manier, prend moins de temps, est mieux supporté par les patients.
Suite à ces résultats, la société qui fabrique le système LIFE a annoncé son retrait programmé.
Apparente bonne nouvelle la tomographie à émission de positons au fluorodéoxyglucose radiomarqué 18FDG PET permet de détecter les cancers des voies aériennes principales non décelés par le CT-scan (cancers occultes radiographiquement mais avec présence de cellules cancéreuses dans les expectorations). La détection paraît possible pour autant que le diamètre tumoral soit d'au moins 2 millimètres.
Sept patients porteurs de 8 lésions connues ont été étudiés, 7 lésions ont été repérées.
Biais évident soulevé lors de la discussion, les radiologues avaient connaissance de la localisation des tumeurs.
La 18FDG PET a été testée en cas de carcinome bronchio-alvéolaire par une équipe allemande (A. Gröschel et coll.). Dans ce travail, portant sur 22 cas localisés et 13 disséminés, la technique a identifié correctement 19 des 22 cas localisés et tous les cas disséminés.
Les auteurs de ce travail concluent que la 18FDG PET identifie aussi bien les cancers bronchio-alvéolaires que les autres types histologiques de cancers non à petites cellules. Selon eux, un intervalle de quatre-vingt-dix minutes au minimum est à prévoir entre l'injection du fluorodéoxyglucose et la réalisation du cliché pour obtenir la sensibilité maximale. Dans les précédentes études faisant état d'une inadéquation de la technique ou de sa faible sensibilité le délai n'était que de quarante-cinq minutes.
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