GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE

Dépistage du cancer du col : les nouveaux frottis

Publié le 18/12/2003
Article réservé aux abonnés

LA MEDECINE EN 2003

Le frottis conventionnel reste dans de nombreux pays le test de dépistage de référence pour le cancer du col. Pourtant, cette technique manque de sensibilité : des problèmes d'échantillonnage et des erreurs de dépistage entraînent une fréquence trop élevée des résultats « faux négatifs ». Ce manque de sensibilité serait à l'origine de plus de la moitié des cas de cancer du col diagnostiqués chaque année en France.
Afin de remédier à ces difficultés, de nouvelles méthodes de collecte et de préparation du matériel cervical ont été développées. Ces efforts ont conduit à la mise au point de différentes techniques de frottis en suspension liquide, Thinprep (Cytyc Corporation) étant la plus répandue.
Grâce ce procédé, les erreurs d'échantillonnage sont réduites : en rinçant l'ustensile de prélèvement dans un milieu de conservation liquide la quantité de cellules obtenues et disponibles pour l'examen est bien plus importante que lorsque l'ustensile est simplement frotté sur une lame. En outre, avec cette technique, les cellules sont dispersées et fixées dans un milieu de conservation liquide avant d'être étalées en couche mince sur les lames : cela permet une plus grande préservation des caractéristiques morphologiques du matériel récupéré, évite la présence d'une proportion trop importante de débris cellulaires et réduit le chevauchement des cellules sur les lames.
La grande qualité de ces lames permet une automatisation de leur traitement qui conduit à une réduction des erreurs de dépistage : l'image microscopique des échantillons peut être numérisée, puis analysée par des logiciels capables de distinguer les échantillons parfaitement normaux des échantillons problématiques. Cette automatisation réduit la fatigue de l'examinateur et donc ses erreurs. Elle permet également d'accélérer l'analyse et donc de traiter chaque jour un plus grand nombre de lames. Par ailleurs, la qualité des lames permet l'identification d'anomalies morphologiques qui auraient échappées à l'examen conventionnel. Enfin, en cas de doute, un test HPV peut-être réalisé sur une fraction de la suspension cellulaire qui n'a pas été étalée sur lame.
Récemment, le National Institute for Clinical Excellence britannique et l'Agency for Health Care Policy Research américain ont financé un travail de revue critique de l'ensemble des données publiées au sujet de cette technique innovante de frottis. Cette étude bibliographique a conclu que le frottis en suspension liquide présente un bon rapport coût/efficacité et doit par conséquent être préféré au frottis conventionnel.

National Institute for Clinical Excellence report on Liquid Based Cytology, www.nice.org.uk

Elodie BIET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7450