Dépistage des cancers : l'URML d'Ile-de-France dénonce une organisation insuffisante

Publié le 25/11/2001

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L'union régionale des médecins libéraux d'Ile-de-France (URML) a souhaité, lors de sa journée annuelle « Santé publique et médecine libérale », « sensibiliser l'ensemble des acteurs sur la problématique du dépistage des cancers à un stade précoce et rendre compte de l'implication des médecins libéraux dans ce domaine à travers des actions menées dans la région ».
Outre le cancer de la peau, la journée portait sur le dépistage du cancer colo-rectal, du cancer du col de l'utérus et du cancer du sein. A l'heure actuelle, seul le cancer du sein, responsable de près de 2 000 décès par an en Ile-de-France, fait l'objet d'une campagne de dépistage généralisé depuis quelques mois : quatre des huit départements de la région sont déjà engagés dans le dépistage par mammographie. Le dépistage du cancer du col, qui se fait par la technique du frottis, « n'est pas organisé et reste un dépistage opportuniste fait à la demande des cliniciens », a expliqué le Dr Christine Bergeron, du Centre de regroupement informatique et statistiques des données d'anatomopathologie en Ile-de-France (CRISAP-IDF), qui estime à 900 000 le nombre de frottis pratiqués sur la région.
Pour le cancer colo-rectal, le plus fréquent pour l'ensemble de la population, la situation est encore plus préoccupante. Alors qu'il provoque 2 300 décès par an en Ile-de-France, « l'absence de dépistage » est jugée « irrationnelle, volontaire et inexcusable » par le Pr Gérard Dubois, professeur de santé publique à Amiens, auteur d'une étude sur les perspectives de dépistage de masse en Ile-de-France.
Les spécialistes présents ont réclamé le remboursement du test Hémoccult II, d'un faible coût (25 F) et dont l'efficacité ne fait aucun doute. Selon Bernard Huynh, président de l'URML-Ile-de-France, 400 millions de francs sont nécessaires pour le financement du dépistage de ces trois cancers dans la région.