Réalisée à la demande de la Conférence nationale des présidents d'union régionale de médecins libéraux, une étude (1) conduite en Languedoc-Roussillon et qui a analysé l'évolution des dépenses de santé entre 1998 et 1999 met en évidence le poids prépondérant du poste des prescriptions, et surtout les transferts entre les différentes enveloppes de dépenses.
Selon cette étude, les dépenses médicales de ville (DMV), qui incluent les honoraires et prescriptions des médecins libéraux, les transports de patients et les prestations en espèces, les honoraires des dentistes, les prestations réalisées par des établissements de soins et dispensées en ville et les honoraires des médecins des cliniques privées sous OQN (objectif quantifié national) ont fortement augmenté entre 1998 et 1999 (+ 6,2 %, soit une hausse de 733 MF en valeur alors que l'objectif fixé en 1999 était de + 2,39 %).
Or ce dérapage, selon l'étude, serait imputable à 88 % (645 MF) aux seules prescriptions. Surtout, au sein du poste global des prescriptions, l'étude souligne que 22 % (soit 142 MF) de la croissance constatée est liée aux prescriptions réalisées par des établissements de soins mais dispensées en ville.
A titre de comparaison, l'évolution des dépenses liée au poste des honoraires médicaux se limite à 68 MF, soit moins de 10 % de l'accroissement total.
Selon l'étude, « la ventilation des prescriptions dites « hospitalières » (mais qui sont imputées en fait sur l'enveloppe de médecine libérale) montre que près de 50 % des montants sont expliqués par des dépenses de pharmacie, le reste étant constitué des indemnités en espèces et des transports sanitaires ».
Cette étude apporte plutôt de l'eau au moulin de ceux qui soulignent depuis longtemps l'existence de transferts financiers importants entre l'hôpital et la médecine de ville. Ces transferts sont peu pris en compte par les pouvoirs publics.
(1) Etude effectuée sous l'expertise de la société Arthur Andersen
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