LE 22e CONGRES de la Fédération nationale d'associations de directeurs d'établissement et service pour personnes âgées (Fnadepa) se tient à Besançon (Doubs) aujourd'hui et demain, avec pour thème : « Le temps ». Il y sera question du temps consacré aux vieux, de plus en plus âgés et dépendants, et du temps de vivre, ou qui reste à vivre. En période de canicule, d'intempéries ou d'épidémie de grippe, le temps est menaçant pour une personne âgée, qu'elle vive à domicile ou en maison de retraite. Dans tous les cas, Françoise Toursière, directrice de la Fnadepa, rappelle que le temps, c'est de l'argent, «qui fait cruellement défaut». «Il n'est qu'à voir le manque en personnels, du jardinier à l'infirmière, en passant par le médecin. Actuellement, on a une moyenne nationale de 0,56agent pour un résident, alors qu'il en faudrait 0,8», voire un, comme dans le secteur des handicapés. Il conviendrait de créer, en outre, 30 000 places en maison de retraite, notamment au regard de l'évolution rapide du nombre de femmes et d'hommes touchés par la maladie d'Alzheimer. L'instauration d'un cinquième risque de la Sécurité sociale consacré à la dépendance permettrait d'apporter une réponse, estime Françoise Toursière. A côté de la maladie, de la famille, de la vieillesse et des accidents du travail-pathologies professionnelles, la branche dépendance ferait jouer pleinement la solidarité entre générations grâce, entre autres, à des prélèvements sur les cotisations salariales et patronales. «Les deux milliards d'euros de la Journée solidarité 2007 ne vont servir qu'à pérenniser la médicalisation des établissements pour les cinq années écoulées», fait remarquer la responsable de la Fnadepa. Il revient à la collectivité nationale de se mobiliser. Le chacun pour soi, exprimé par les Français dans un sondage de la Fédération hospitalière de France (« le Quotidien » du 15 mai), n'a rien de bon. «Les gens qui gagnent le Smic ne pourront jamais se payer une prévoyance dépendance», prévient Françoise Toursière. Si rien n'est fait, «on va retrouver dans des cartons au coin des rues, à terme, des personnes atteintes de maladie dégénérative, comme on voit déjà des psychotiques sans domicile fixe».
Les Allemands s'en sont sortis à coups de prélèvements sur les cotisations salariales et patronales, et en instituant trois journées annuelles de solidarité. «Pourquoi pas les Français?», interpelle la Fnadepa, pour qui «le temps est compté».
A propos de solidarité, la Mutualité française met en garde les pouvoirs publics contre les quatre franchises médicales (consultations, hôpital, analyses médicales, médicaments) qui devraient figurer dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008. «On va demander essentiellement aux couches moyennes de payer, alors qu'elles sont déjà les plus sollicitées au niveau des prélèvements. Il y a un danger de tuer la solidarité nationale si nous persistons dans cette voie», affirme son président, Jean-Pierre Davant.
En 2040, la France aura 1,2 million de personnes âgées en perte d'autonomie, soit 43 % de plus qu'en 2000.
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