À peine nommée ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, en charge de la réforme du financement de la dépendance, Roselyne Bachelot ne perd pas de temps. Visiblement, elle compte mener la concertation tambour battant. Elle invitera « avant Noël, les partis politiques et les syndicats à exprimer leurs positions ». Des groupes de travail seront ensuite constitués avec associations, syndicats et professionnels de santé, puis des débats en région seront organisés, a poursuivi la ministre sur France Info mardi 7 décembre. Au 30 juin, le gouvernement annoncera ses choix. Objectif : prendre les mesures dans le PLFSS 2011 pour application en 2012. Tout sera-t-il ficelé avant la présidentielle ? Pas sûr. « Il y aura certainement à partir du débat d'autres mesures structurantes, a ajouté Roselyne Bachelot. La question reste ouverte : est-ce que ces mesures seront suffisamment substantielles pour entraîner peut-être un texte de loi qui sera pour après la présidentielle ou est-ce qu'on pourra le faire dans le premier semestre de 2012 ? Voilà la question qui restera à trancher ».
La ministre de la Cohésion sociale se montre peu diserte pour l’instant sur les pistes pour financer ce 5ème risque promis par le président de la République mi-novembre. À la question de savoir si une partie du financement de la dépendance se fera par l'assurance privée ou restera du domaine de la solidarité par l'intermédiaire de la Sécurité sociale, elle reste pour l’heure évasive. « C'est une piste parmi les autres que de faire porter l'intégralité de la dépendance par la Sécurité sociale, nous ne préemptons pas ce débat » dit Roselyne Bachelot, en soulignant que sur le financement actuel de la dépendance, évalué à 22 milliards d'euros, 14 milliards étaient déjà « réglés par la carte vitale ». Mi-novembre, le président avait lui aussi jugé prématuré de trancher sur les moyens. Il avait juste énuméré une liste de questions concernant le financement de cette nouvelle prestation : faut-il « obliger les gens à s'assurer », « augmenter la CSG » ou faire des « recours sur succession » ?
En attendant que la décision soit prise, une récente enquête suggère qu’il y a une assez forte attente des Français sur le sujet. Selon un sondage publié mardi, les Français refusent à une forte majorité (71 %) l'idée de prendre en charge chez eux une personne âgée de leur entourage en perte d'autonomie : 51 % ne veulent pas en entendre parler et 20 % « plutôt pas. » En revanche, plus d’un Français sur deux (53 %) accepterait de le faire avec l'appui d'une aide à domicile. Proportion un peu moins élevée (45 %), il est vrai, parmi ceux qui sont ou ont déjà été confrontés à la dépendance dans leur entourage.
Sondage effectué par BVA pour Vivavoice (Aide à domicile), par téléphone les 24 et 25 novembre et auprès d'un échantillon représentatif de 1 006 personnes majeures (méthode des quotas).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature