Un peu moins d’un mois avant le début des négociations sur les dépassements d’honoraires entre les syndicats médicaux, l’assurance-maladie et les complémentaires santé, la Fédération des médecins de France (FMF) travaille les arguments qu’elle compte mettre sur le tapis. Sa solution pour en finir avec les dépassements : la Mutualité. Ou plutôt l’argent de la Mutualité.
« C’est notre seule marge de manœuvre », explique le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Selon lui, « les Français donnent chaque année 5 milliards d’euros aux mutuelles, qui n’en font rien ».
Le syndicat part du postulat suivant : si les médecins de secteur II s’engagent à facturer 30 % de leurs actes au tarif opposable (en incluant les CMU, les AME, les 8 % de non-mutualistes et les actes d’urgences), la FMF demandera à ce que les praticiens de secteur I puissent appliquer des dépassements d’honoraires sur 30 % des leurs, solvabilisés par la Mutualité.
Compensation pour les actes d’urgence
Facile d’application, cette solution pourrait être mise en place dès septembre. À condition toutefois pour l’assurance-maladie d’appliquer un coefficient multiplicateur sur les actes d’urgences.
« Lorsqu’un généraliste accepte de soigner en urgence un enfant avec une forte douleur abdominale, cela bouleverse le bon fonctionnement de son cabinet médical et ses rendez-vous sont retardés. Il est normal qu’il soit alors compensé », argumente le Dr Hamon.
Pour la FMF, ce système a un double avantage : « il permet au gouvernement de régler le problème de l’accès aux soins, en endiguant les dépassements excessifs du secteur II ; il donne un peu d’air aux praticiens de secteur I, bien trop souvent oubliés dans les négociations », rappelle encore le Dr Hamon.
Autre point sur lequel la FMF souhaite la présence de la Mutualité : la rémunération d’un forfait pour les médecins qui assurent la coordination des soins. « Cela permettrait d’impliquer les mutuelles sur autre chose que le paiement à l’acte, analyse le Dr Claude Bronner, président de la branche généraliste de la FMF. On pourrait alors envisager une taxe globale sur les mutuelles, variable selon leur degré de remboursement pratiqué ». En somme : les plus vertueuses seraient les moins taxées.
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