Il faudrait qu'elle soit au courant ou bien qu'elle soit informée la ministre de la Santé. Il semblerait qu'elle défende des thèses surannées et dépassées d'un socialisme soucieux d'une égalité d'accès aux soins. Mettez la donc au courant que ses mentors, à savoir le Président en personne et son acolyte Premier ministre, ne défendent plus et depuis longtemps les thèses d'un socialisme équitable… Ils ont carrément viré à la défense d'un ultralibéralisme de bon aloi…
Donc si nous avons basculé dans un régime que ne peut renier l'UMP, la liberté des honoraires en est le corollaire et il n'y a aucune raison de s'en offusquer sauf à vouloir faire avaler au bon peuple que ce gouvernement serait toujours d'obédience socialiste…
Plus sérieusement les dépassements d'honoraires sont la conséquence du mépris affiché par tous les gouvernements en ce qui concerne les honoraires. Je dis bien TOUS les gouvernements qu'ils soient de droite comme de gauche. Combien de négociations tarifaires avec les représentants de la profession se sont soldées par un ajournement plus ou moins long jusqu'à plus de 6 mois après un avenant négocié et signé…
Conséquence de ces situations qui se sont répétées pendant plus de 30 ans, le passage en dépassement d’honoraires a été une solution de survie pour beaucoup et peut être de profits pour d’autres. L’hypocrisie des politiques est sans limites, se présentant auprès du grand public comme soucieux de l’accès aux soins et de préserver la Sécurité Sociale alors que ces dépassements ne coûtent pas un kopeck à cet organisme contrairement aux patients.
La solution à cette situation : refondre entièrement le système de protection sociale alors que pendant plus de 30 années rien n’a été fait afin d’évoluer sur l’exercice professionnel . Les syndicats « représentatifs » sont au moins aussi responsables de la situation que les pouvoirs politiques qui se sont succédés car à chaque conflit depuis le pont Alexandre III dès que le gouvernement lâchait 5 francs et tout rentrait dans l’ordre…
Sur quoi avons nous évolué, sur quoi avons nous expérimenté, quelles ont été les pistes de réflexion sur l’exercice professionnel …. Réponse RIEN, désespérément RIEN. Et nous en sommes toujours au même point le passage des honoraires à 25 euros reste dans les cartons bien que « promis ».
Et les médecins généralistes ne sont pas les plus à plaindre… Quid des infirmières, des spécialistes, des chirurgiens, des sage femmes ? Combien d’années, voire de dizaines d’années sans revalorisation des honoraires… Etonnez vous des dépassements.
Pendant mes 35 années d’exercice j’ai entendu parler de modification du mode de rémunération, j’ai entendu parler de restructuration du calcul des honoraires : revaloriser l’acte intellectuel et ajouter un calcul d’amortissement du matériel pour les spécialités nécessitant des investissements lourds…
Mais c’est toujours resté lettre morte. Les conséquences ne sont pas négligeables pour les finances de la Sécurité sociale et la médecine presse-bouton a un bel avenir devant elle. Il suffit de compter les actes facturés en CS par rapport aux actes facturés en K... Par expérience, un patient avec une consultation cardio aura en ville une échocardiographie quasi systématique alors qu’une consultation à l’hôpital ne verra pas automatiquement la pratique d’une échocardiographie. Il faut bien amortir un matériel coûteux Nous pouvons toujours rêver mais le fait de repenser le rôle du soignant (médecin, infirmière …) reste du domaine de l’utopie. Cette situation participe à son niveau à la désaffection des jeunes pour les professions d’exercice libéral encadrées par un système conventionnel devenu plus qu’obsolète !
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